«Tout est détruit» : après la réélection de Poutine à la tête du pays, le grand désarroi des exilés russes en France

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Wilfried Devillers / Crédits photo : ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Vladimir Poutine a été réélu pour la cinquième fois président de la fédération de Russie avec 87% des voix. Une élection suivie de près par les exilés russes installés à Berlin et à Paris, où ils ont manifesté leur inquiétude et leur désarroi, ce dimanche 17 mars.

Vladimir Poutine a été réélu pour six années supplémentaires au Kremlin, avec 87% des voix, selon des résultats quasi-complets d'une présidentielle sans opposition, calibrée pour garantir son triomphe. En France, les exilés russes ont suivi de près l'élection présidentielle. Dimanche, ils manifestaient à Paris contre le régime de Vladimir Poutine et sa réélection. Des exilés pour qui un retour en Russie est pour le moment impossible. Europe 1 est allée à leur rencontre.

"Je n'ai pas d'espoir"

Uliana, militante anti-Poutine, a fui la Russie au début de la guerre en Ukraine. Derrière ses lunettes noires, son regard s'assombrit quand elle pense à l'avenir. "Pour le moment, je n'ai pas d'espoir. Il me semble que tout est détruit. Et pour être libre en Russie, il faut vraiment changer le système et ça va prendre des siècles", souffle-t-elle. 

La jeune femme n'a pas vu ses parents depuis deux ans. Un éloignement douloureux pour Kosma. Cet activiste sait qu'il ne peut plus rentrer au pays pour l'instant. "C'est impossible de rentrer. C'est 20 ans de prison pour un activisme anti-guerre", explique-t-il au micro d'Europe 1.

"Il faut continuer le travail pour combattre la propagande"

En raison de son travail de journaliste critique du Kremlin, Denis a été déclaré "agent de l’étranger" par Moscou. Il continue tout de même à se battre depuis la France. "Il faut continuer le travail pour combattre la propagande. Alexeï Navalny a déjà laissé un message avant sa mort : 'n'abandonnez pas'. C'est pourquoi j'ai commencé une nouvelle page ici en France et je suis utile ici en tant que journaliste", témoigne-t-il. Denis n’est pas allé voter dimanche à l’ambassade de Russie, par peur d’être arrêté et renvoyé à Moscou où il risque la prison.