Thaïlande : la jeune Saoudienne en instance d'expulsion a quitté l'aéroport, accompagnée par l'ONU

saoudienne, Rahaf Mohammed Al-Qunun, crédit : AFP PHOTO / TWITTER / COURTESY OF RAHAF MOHAMMED AL-QUNUN - 1280
La jeune saoudienne Rahaf Mohammed Al-Qunun est barricadée dans une chambre d'hôtel pour éviter d'être expulsée vers son pays d'origine, selon elle. © AFP PHOTO / TWITTER / COURTESY OF RAHAF MOHAMMED AL-QUNUN
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avec AFP , modifié à
Une Saoudienne de 18 ans, en instance d'expulsion, s'était barricadée lundi dans sa chambre d'hôtel, exigeant de rencontrer des représentants du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU. Elle a finalement quitté les lieux, accompagnée par des membres de l'organisation internationale. 

La forte mobilisation des réseaux sociaux autour de Rahaf Mohammed Al-Qunun a payé. La jeune Saoudienne, arrêtée dimanche à l'aéroport de Bangkok et en instance d'expulsion, s'était barricadée lundi dans sa chambre d'hôtel, exigeant de rencontrer des représentants du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU. Lundi soir, elle a finalement quitté l'aéroport, accompagnée par des représentants du HCR.

"Elle a quitté l'aéroport avec le HCR", qui "statuera sur son cas d'ici cinq jours", a déclaré lors d'un point presse à l'aéroport le chef de la police de l'immigration thaïlandaise, Surachate Hakparn.

Un appel à rencontrer le HCR. Cette affaire a pris une dimension particulière après le meurtre récent au consulat saoudien en Turquie du journaliste Jamal Khashoggi et une pétition a été lancée sur Change.org pour plaider la cause de cette Saoudienne de 18 ans. Cette dernière affirme avoir subi des violences physiques et psychologiques de la part de sa famille et craint pour sa vie si elle rentre dans son pays. "Je ne quitterai pas ma chambre tant que je n'aurai pas rencontré le HCR", avait-elle mis en garde dans une vidéo postée lundi matin sur Twitter, où elle barricadait la porte de sa chambre d'hôtel de l'aéroport avec une table.

Elle devait être renvoyée en Arabie Saoudite. Rahaf Mohammed Al-Qunun devait être renvoyée lundi en Arabie saoudite via le Koweït dans un avion qui a décollé de Bangkok à 11h15 heures locales. Mais "le vol est finalement parti sans elle car elle s'est barricadée dans une chambre d'hôtel de l'aéroport", avait indiqué Phil Robertson, représentant de l'ONG Human Rights Watch (HRW) en Asie. Rahaf Mohammed Al-Qunun se disait elle en transit pour aller demander l'asile en Australie où elle assure disposer d'un visa. L'ambassade d'Australie n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.

Rahaf Mohammed Al-Qunun assure avoir été arrêtée par des responsables saoudiens et koweïtiens à son arrivée à l'aéroport de Bangkok. Mais l'ambassade saoudienne a nié que ses représentants aient été présents à l'intérieur du terminal, ajoutant sur Twitter "être en contact constant avec la famille de la jeune femme".

Un recours rejeté. La justice thaïlandaise avait rejeté lundi un recours déposé par une avocate qui demandait l'annulation de cette extradition mais le chef de la police de l'immigration avait assuré qu'elle ne serait "pas renvoyée contre son gré" dans son pays.

La jeune Saoudienne accuse sa famille de l'avoir enfermée dans une pièce durant six mois simplement pour s'être coupé les cheveux. Elle craint d'être emprisonnée si elle retourne en Arabie saoudite. "Je suis sûre à 100% qu'ils (ma famille, NDLR) me tueront dès ma sortie d'une prison saoudienne", a-t-elle déclaré. L'immigration thaïlandaise assure de son côté qu'elle tentait d'échapper à un mariage arrangé.