2:23
  • Copié
Yanis Darras , modifié à
Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, le dirigeant est revenu sur le regain de tensions à travers le monde. "Les pays du monde se réarment, il faudrait que l'Europe y pense aussi", juge-t-il. 

Guerre en Ukraine, tensions au Proche et Moyen-Orient sur fond de conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan, relations diplomatiques dégradées entre les deux Corées... Les tensions se multiplient à travers le monde. Face à ces nouvelles dissensions, l'armement fait son grand retour dans le débat politique, notamment en Europe. La France tente de mettre en avant ses compétences en la matière. L'Hexagone est ainsi le deuxième exportateur d'armes sur la période 2019-2023, selon un classement Sipri. 

Des conflits qui ne profitent pas au Rafale

Si les Etats-Unis restent premier dans le domaine, les Français continuent de rester de sérieux adversaires, notamment dans le domaine de l'aviation. En témoigne le succès du Rafale, qui, après avoir séduit l'armée de l'air française, réussi depuis 2015, à grappiller des marchés au rival étasunien, le F-35. 

Mais, "les périodes de guerre ne sont pas forcément propices pour vendre plus d'avions du groupe", souligne sur Europe 1 Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation. "Si vous regardez la guerre en Ukraine, ce sont les Etats-Unis qui ont tiré avantage de cette guerre, et les Européens ont acheté massivement américain", regrette-t-il au micro de Sonia Mabrouk. "Encore ce lundi, les Portugais ont déclaré vouloir acheter des avions américains. Donc, ce conflit ne nous (Dassault ndlr) profitent pas", poursuit-il. 

Ne plus être naïf face à la guerre

Avec la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques au Proche-Orient et en Asie de l'Est, Eric Trappier rappelle que les États achètent des avions "de combat pour se défendre. Ils font partie d'une défense et la défense, c'est normalement ce qui doit éviter la guerre, avec la prévention". 

Le patron de Dassault Avion appelle désormais les Européens, longtemps jugés comme naïfs sur le sujet de l'armement, à reconstituer leurs armées et à créer de vraies politiques de défense. Notre monde "est un monde qui se réarme. Et les Européens ont pensé, après la chute du mur de Berlin, que les guerres n'existeraient plus. Un peu comme après la Première Guerre mondiale. Malheureusement, les tensions ont ressurgi. Et il est absolument important d'être prêt à faire la guerre pour l'éviter. Et je pense que le déficit est plutôt en Europe. Les pays du monde se réarment, il faudrait que l'Europe y pense aussi", conclut-il.