Christian Blanc se trouvait à quelques mètres du World Trade Center au moment des attaques. 6:16
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Le 11 septembre 2001, Christian Blanc, alors président de la banque d'affaires Merrill Lynch France, se trouvait dans le complexe du World Trade Center quelques minutes avant les attaques. C'est finalement depuis une autre tour, à quelques mètres de là, qu'il assistera à la catastrophe. Invité dimanche d'Europe 1, il revient sur cette terrible journée. 
TÉMOIGNAGE

Il a vu l'horreur de très près. Le 11 septembre 2001, à New York, Christian Blanc, alors président de la filiale française de la banque d'affaires Merill Lynch, se trouvait dans un hôtel au sein du complexe du Word Trade Center. Mais le Français a eu la vie sauve car il était sorti de l'hôtel pour fumer un cigare avant un rendez-vous professionnel. Et c'est depuis une autre tour qu'il assistera à la catastrophe qui allait changer la face du monde. Invité dimanche de Jean-Pierre Elkabbach, il est revenu sur cette journée au micro d'Europe 1. 

Ce jour-là, Christian Blanc avait rendez-vous avec le patron mondial de sa banque. Pour l'occasion, il logeait dans un hôtel niché entre les deux tours jumelles. "Nous avons pris notre petit-déjeuner avec mon adjoint", se souvient-il. "Le temps était magnifique, le ciel azur, et les deux tours semblaient se rejoindre à l'infini."

"Je vois des fumées de kérosène"

En avance sur l'horaire de son rendez-vous, Christian Blanc décide alors d'aller fumer en bas des tours, fumer étant interdit dans l'hôtel. Puis, il traverse la rue et entre dans la tour de Merill Lynch. C'est lorsqu'il entre dans l'ascenseur que le premier avion percute le World Trade Center. "Je n'entends rien, je monte les 25 étages, et la secrétaire me dit qu'un petit avion de tourisme vient de s'écraser sur la tour nord", raconte l'homme d'affaires. Mais, en tant qu'ancien PDG d'Air France, il comprend que l'incident est d'une autre nature. "Très étonné, je vois des fumées de kérosène, et je me dis que ça ne peut pas être un avion de tourisme". De la fenêtre, il assiste impuissant au drame qui se joue de l'autre côté de la rue, à plusieurs centaines de mètres de haut, avec des personnes coincées dans la tour asphyxiés par la fumée ou celles préférant se jeter dans le vide. "J'ai le souvenir d'un homme qui, tel un oiseau, s'est propulsé, a étendu les bras et a tenté de planer", se remémore-t-il. 

Des pompiers "qui montaient à la mort"

Après avoir évacué la tour de la banque, l'invité d'Europe 1 croise dans la rue les premiers secours qui arrivent. Mais, face à "ces pompiers qui montaient à la mort", il est étonné par le manque de moyen dont ces derniers disposent. "Ils avaient les habituels outils des pompiers, la hache et des cordes… Ils n'étaient pas du tout prêt à ce qui leur étaient demandé."

Au milieu des New Yorkais qui assistent, médusés, à la catastrophe, Christian Blanc saisit des bribes de conversations. "J'entendais 'disaster' et 'Ben Laden'... C'était la première fois que j'entendais parler de lui."