Syrie : risque de "guerre mondiale" en cas d'offensive terrestre étrangère

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avec AFP , modifié à
Pour le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, une offensive terrestre étrangère en Syrie pourrait déclencher une "guerre mondiale".

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé qu'une offensive terrestre étrangère en Syrie présenterait le risque de déclencher "une nouvelle guerre mondiale", dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt à paraître vendredi.

"Les Américains doivent bien réfléchir". "Les offensives terrestres conduisent généralement à ce qu'une guerre devienne permanente", a averti le Premier ministre, ajoutant à ce propos : "toutes les parties doivent être contraintes de s'asseoir à la table de négociations plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale". "Les Américains et nos partenaires arabes doivent très bien réfléchir : veulent-ils une guerre permanente, pensent-ils qu'ils pourraient gagner rapidement une telle guerre ? Quelque chose de cet ordre est impossible, particulièrement dans le monde arabe", a insisté Dmitri Medvedev.

Une option déjà évoquée. L'Arabie saoudite a récemment évoqué l'idée de dépêcher des troupes au sol en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique. Et Washington, par la voix de responsables du Pentagone, a dit voir d'un bon œil cette offre saoudienne. Les principaux acteurs du dossier syrien ont entamé de difficiles pourparlers jeudi soir à Munich sur une proposition russe de cessez-le-feu alors que l'offensive du régime de Damas, soutenue par Moscou, se poursuit sur le terrain.

Vers un cessez-le-feu ? Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé avoir fait une offre "concrète" de cessez-le-feu juste avant le début d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie, qui réunit 17 pays dans la capitale bavaroise. Moscou est soupçonné de vouloir retarder l'échéance pour pousser son avantage sur le terrain militaire et diplomatique, et renforcer le régime de Bachar al-Assad avant une hypothétique reprise des pourparlers de Genève.