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Alors que la France, les États-Unis et l'Australie traversent une crise diplomatique après la rupture par l'Australie la semaine dernière du "contrat du siècle" qui prévoyait la livraison de 12 sous-marins français aux australiens, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, est revenu ce dimanche sur cette épisode lors du Grand rendez-vous d'Europe 1, les Échos et CNews. Pour lui, cette affaire doit poser la question de la place de la France dans l'OTAN. 

"Mensonges", "duplicité", "rupture de confiance"... Les mots de Jean-Yves le Drian sont durs. Invité hier soir sur France 2, le ministre des Affaires étrangères s'est montré ferme après que l'Australie a rompu le "contrat du siècle", qui devait permettre à la France de livrer 12 sous-marins à son allié océanique pour 56 milliards d'euros, au profit de sous-marins américains à propulsion nucléaire. Une décision peut surprenante pour Jordan Bardella, le nouveau président du Rassemblement national : "Cette affaire est l'énième symbole du déclin Français", souligne-t-il. 

Pour lui, cette décision résulte d'une défaillance des politiques français au pouvoir lors des derniers mandats : "Ça fait des années que notre pays est faible parce qu'il est dirigé par des gens faibles", estime-t-il avant d'ajouter : "On ne peut pas s'étonner de ce type d'action alors qu'on a vendu nos intérêts depuis des années", notamment aux États-Unis. 

"Les États-Unis défendent leurs intérêts"

Alors que la France souligne la responsabilité des États-Unis dans la rupture de ce contrat, Jordan Bardella reste plus mesuré : "Les États-Unis défendent leurs intérêts et on s'en étonne", s'exclame-t-il. Un "coup dans le dos" comme l'a dénoncé Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères, qui doit réveiller la conscience des Français assure le président du Rassemblement national : "Il faut remettre en question notre appartenance à l'OTAN", assure-t-il sur le plateau du Grand rendez-vous. Et d'ajouter : "Il ne faut pas être naïf, nous avons des intérêts parfois divergents avec les États-Unis et c'est normal." 

Comme Marine le Pen, Jordan Bardella prône l'ouverture d'une troisième voix diplomatique. "Les États-Unis restent des partenaires économiques mais arrêtons la naïveté. (…) Nous souhaitons avoir des relations équilibrées avec les États-Unis mais aussi avec la Russie. Tout est dans la notion d'équilibre."

"Redonner à la France les moyens de sa liberté"

"Cela fait 20 ans que nous suivons à la lettre les États-Unis", s'inquiète Jordan Bardella qui ne voit dans les évènements de la dernière semaine, qu'une preuve supplémentaire de prendre des distances avec Washington. "La France s'est engagée (auprès des Américains, ndlr) dans des guerres, pour des intérêts qui n'étaient pas les nôtres (…). Je vois aujourd'hui par contre que la France est seule au Sahel", explique-t-il. 

"Emmanuel Macron a eu raison de dire que l'OTAN était en état de mort cérébrale", reconnait-il avant d'ajouter : "Il faut en tirer des conclusions. Il faut redonner à la France ses moyens de liberté et de défense en quittant notamment l'OTAN".