L'Allemagne a décidé de suspendre Nord Stream 2. 3:57
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Thibault Nadal
La crise ukrainienne risque de peser lourdement sur l’économie européenne, notamment dans le secteur de l’énergie. Plus d’un tiers du gaz et du pétrole consommés en Europe provient de Russie. Une pénurie entraînerait forcément une nouvelle flambée des prix. Mais selon Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine, "l'Europe devrait continuer à recevoir un peu de gaz russe".

La Russie possède la plus grande réserve au monde de gaz. L'Union européenne importe d'ailleurs 46% de son gaz directement de Russie. Face à la reconnaissance des régions séparatistes pro-russes par Poutine, l'Allemagne a décidé de suspendre le gazoduc Nord Stream 2. Une décision qui "ne change absolument rien sur le court terme et sur l'approvisionnement en gaz de l'Europe, puisque Nord Stream 2 n'a jamais fonctionné", concède Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine. 

Mais l'économiste reste prudent et affirme que "nous sommes encore un peu dans le flou de savoir si les Russes vont unilatéralement arrêter leurs livraisons de gaz et s'ils vont quand même honorer leurs contrats". Et Philippe Chalmin va plus loin en précisant que "Nord Stream 1 va continuer à fonctionner. Ce qui va probablement s'arrêter ce sont les gazoducs qui passent par l'Ukraine", explique-t-il.

Des décisions qui vont permettre aux européens de continuer à recevoir "encore un peu de gaz russe" durant les prochaines semaines.

Le prix du baril de pétrole devrait franchir la barre des 100 dollars

Donc pour Philippe Chalmin, "il faut s'attendre très probablement à ce que nous ayons une hausse des prix du gaz et cette hausse des prix du gaz dans notre système européen, qui se traduira aussi par une hausse du prix de l'électricité".

Une hausse des prix qui devrait également concerner le pétrole, puisque selon le professeur, le baril de pétrole devrait passer la barre des "100 dollars", alors qu'aujourd'hui, il tourne autour de 94 dollars.