Le nationaliste emprisonné Igor Guirkine a annoncé jeudi sa candidature à la présidence russe en 2024 pour remplacer un Vladimir Poutine "trop gentil" par quelqu'un de qui ne se laissera pas les Occidentaux le "mener par le bout du nez". "Je pense que je suis plus compétent en matière d'affaires militaires que le président sortant", a déclaré sur Telegram cet ancien soutien du Kremlin âgé de 52 ans, devenu un critique virulent du pouvoir suite à l'offensive en Ukraine, qu'il soutient mais considère comme maladroitement menée.
Arrêté en juillet dans un début de répression du pouvoir au sein des milieux nationalistes russes, ce vétéran de plusieurs conflits attend désormais derrière les barreaux son jugement pour "appels publics à des activités extrémistes". Il encourt jusqu'à cinq ans de prison dans cette affaire, ce qui risque d'entraver ses ambitions électorales s'il était condamné.
Condamné aux Pays-Bas par contumace
Publiée sur sa chaîne Telegram suivie par plus de 730.000 personnes, l'annonce de sa candidature avait déjà reçu 13.000 mentions "J'aime" à la mi-journée, alors que sa voix porte chez ceux qui critiquent le haut commandement militaire russe, qu'il accuse d'incompétence. "Je n'ai pas d'ami millionnaire" comme Vladimir Poutine "et donc je n'aurai pas à céder à leurs demandes au détriment de l'économie russe", a assuré l'opposant devenu blogueur militaire, plus connu sous le pseudonyme de "Strelkov" (le tireur, en russe).
Igor Guirkine est néanmoins réputé proche de l'oligarque ultranationaliste Konstantin Malofeïev. Sous sanctions occidentales et un temps meneur de séparatistes en Ukraine, Igor Guirkine a été condamné aux Pays-Bas à la prison à perpétuité par contumace pour son rôle dans la destruction au-dessus de l'Ukraine de l'avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines en 2014, qui a fait 298 morts.