Réformes judiciaires en Pologne : Mick Jagger répond à l'appel de Lech Walesa

  • Copié
avec AFP , modifié à
Lors d'un concert à Varsovie dimanche, le chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger a évoqué les manifestations des Polonais contre les réformes judiciaires, répondant à un appel au soutien de l'ancien président Lech Walesa.

Mick Jagger, le légendaire chanteur des Rolling Stones, a abordé dimanche lors d'un concert à Varsovie la controverse sur les réformes judiciaires en Pologne, répondant ainsi à l'ancien président Lech Walesa qui l'avait appelé à soutenir la lutte des Polonais pour "défendre la liberté".

Une déclaration en polonais. "Je suis trop vieux pour être juge, mais suffisamment jeune pour chanter", a lancé Mick Jagger en polonais, selon un enregistrement du concert sur Periscope, publié par le quotidien libéral Gazeta Wyborcza. "Vous savez que nous sommes venus en Pologne il y a longtemps, en 1967", a ensuite rappelé Mick Jagger en anglais, en référence au premier concert des Stones en Pologne qui avait fait d'eux l'un des premiers groupes occidentaux à se produire en concert de l'autre côté du Rideau de fer. "J'espère que vous vous en tiendrez à tout ce que vous avez appris depuis lors, Dieu vous bénisse !", a-t-il ajouté.

Un appel au soutien. Lech Walesa avait appelé samedi sur Facebook le plus grand groupe de rock'and'roll en activité à apporter son soutien à la lutte des Polonais "pour défendre la liberté", en pleine controverse sur les réformes judiciaires engagées par le gouvernement conservateur.

Lech Walesa, 74 ans, ancien chef du syndicat indépendant Solidarnosc (Solidarité), prix Nobel de la Paix 1983, avait affirmé samedi que "de mauvaises choses se produisent en Pologne actuellement". "Beaucoup de gens en Pologne défendent la liberté, mais ils ont besoin de soutien. Si vous pouvez dire ou faire quelque chose lors de votre passage en Pologne, cela signifierait vraiment quelque chose d'important pour eux", a écrit Lech Walesa, qui joua un rôle essentiel dans la chute du régime communiste.

Une crise politique. Son appel est intervenu après une semaine de crise autour de la Cour suprême polonaise. La présidente de la cour Malgorzata Gersdorf refuse de quitter son poste, alors que le président Andrzej Duda lui a envoyé une lettre pour lui signifier qu'elle est à la retraite.

Les conservateurs du parti Droit et Justice (PiS) expliquent leurs réformes par la nécessité d'améliorer l'efficacité des tribunaux et de combattre la "caste corrompue des juges" ancrée selon eux dans le passé communiste. Le différend qui oppose une partie du milieu judiciaire au pouvoir politique se double, sur un plan plus vaste, d'un conflit entre le gouvernement conservateur polonais et la Commission européenne.