Bombardement d'un immeuble dans la ville de Maaret al-Numan, dans la province d'Idleb en Syrie, le 20 décembre.
  • Copié
Pierre Herbulot, édité par Théo Mercadier
L'intensification des bombardements dans la province d'Idleb, en Syrie, menace de forcer des dizaines de milliers de réfugiés à se déplacer vers la Turquie dans des conditions déplorables, alerte le médecin Raphaël Pitti au micro d'Europe 1, samedi. 
INTERVIEW

Des dizaines de milliers de civils ont fui les bombardements du régime syrien et de son allié russe cette semaine à Idleb, dernier grand bastion hostile à Damas. Située dans le Nord-Ouest du pays, la province abrite environ trois millions de personnes dont de nombreux déplacés d'autres régions syriennes. Les combats entre forces du régime et forces rebelles s'y sont intensifiés vendredi et généré une vague de déplacements, d'après les journalistes présents sur place, les habitants des zones visées fuyant en masse les violences.

 

La situation tourne à la catastrophe humanitaire d'après le médecin Raphaël Pitti dont les équipes interviennent sur place : "cette population est prise au piège dans ces combats entre le régime et les rebelles. C'est déjà une population de réfugiés d'Alep, de la Khuta", alerte-t-il. "La situation est catastrophique". 

"L'hiver arrive avec le froid"

Seule une cessation des combats entre les belligérants permettrait d'endiguer la vague migratoire qui se dessine, selon le médecin. Raphaël Pitti appelle donc à une intervention de l'ONU et à ce que "toutes les diplomaties occidentales fassent pression sur la Russie pour qu'on arrête immédiatement ces combats".

Car le scénario qui est en train de prendre forme est une migration massive de ces dizaines de milliers de personnes vers le Nord de la Syrie, dans des conditions encore compliquées par la météo. "L'hiver arrive avec le froid et des pluies torrentielles, alerte Raphaël Pitti, toutes ces personnes vont se diriger vers la Turquie et risquent d'essayer de forcer la frontière, ce qui serait de nouveau une véritable catastrophe".