Putsch en Turquie : Gülen dit n'avoir "pas d'inquiétude" quant à une extradition

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Fethullah Gülen. © THOMAS URBAIN / AFP
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avec AFP
Dans un entretien accordé lundi, l'opposant au régime turc a rappelé que les Etats-Unis "sont un Etat de droit".

L'opposant au régime du président turc Recep Tayyip Erdogan, Fethullah Gülen, a assuré lundi n'avoir "pas d'inquiétude" quant à son éventuelle extradition, réclamée par les autorités turques qui le considèrent responsable du coup d'Etat manqué de vendredi.

Une demande d'Ankara. "Je n'ai pas d'inquiétude, personnellement", a-t-il expliqué lors d'un entretien accordé à plusieurs médias, dans sa propriété de Saylorsburg en Pennsylvanie, dans le nord-est des Etats-Unis où il est installé depuis 1999. Interrogé par CNN, le président Erdogan a assuré qu'Ankara présenterait sous peu à Washington une demande formelle en vertu d'un "accord réciproque d'extradition des criminels".

"Le droit, au-dessus de tout". Fethullah Gülen a rappelé que le gouvernement avait déjà tenté, en vain, d'obtenir son extradition après l'éclatement du scandale de corruption qui avait secoué la Turquie en 2013 et entraîné la démission de trois ministres. Les Etats-Unis "sont un Etat de droit", a expliqué l'ancien imam de 75 ans, visiblement très fatigué, lui qui souffre de complications cardio-vasculaires et de diabète, selon son entourage. "Le droit est au-dessus de tout ici. Je ne crois pas que ce gouvernement va prêter attention à quelque chose qui n'est pas fondé en droit", a-t-il martelé.

Une extradition s'il y a des preuves, déclare Kerry. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a indiqué lundi qu'une extradition de Fethullah Gülen n'était pas envisageable en l'absence de preuves et qu'il appartenait aux autorités turques d'en fournir. Si l'opposant ne s'inquiète pas pour son propre sort, il se dit, en revanche, préoccupé par celui des relations entre Turquie et Etats-Unis. Il a rappelé que des troupes turques s'étaient battues aux côtés de l'armée américaine durant la guerre de Corée et que les deux nations collaboraient depuis des décennies au sein de l'Otan, que la Turquie a rejoint dès 1952. "Si elle devait quitter l'Otan, la Turquie serait confrontée à un chaos de problèmes. Elle s'évaporerait. Elle serait finie", a-t-il affirmé.