Le "Super Tuesday", moment-clé des primaires américaines

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Europe 1
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Anne Deysine, politologue spécialiste des Etats-Unis, était l’invité de David Abiker, dimanche, dans "C’est arrivé demain", pour parler du Super Tuesday.

C'est un rendez-vous incontournable pour les candidats des primaires américaines pour l'élection présidentielle. Outre-Atlantique, le "Super Tuesday" ("Super mardi") est un jour clef dans la course aux investitures "car douze Etats se prononcent en même temps". "Deux organisent des caucus et les autres des élections primaires", précise Anne Deysine, spécialiste de la politique américaine et professeure à l’université Paris-Ouest-Nanterre.

En amont de ce Super Tuesday, cette juriste était l'invitée de David Abiker, dimanche dernier, dans "C'est arrivé demain", pour décrypter l'avancée des candidats, côté démocrate et républicain. 

  • Quand Rubio attaque Trump

A l'occasion de ce rendez-vous majeur dans la course électorale, objet de l'attention de tous les médias, chaque candidat joue sa carte à fond. A l’instar de Marco Rubio, sénateur qui a attaqué frontalement Donald Trump, jeudi soir dernier, lors du débat républicain, reprochant au milliardaire de ne pas être un "réel businessman", mais d’avoir été aidé par son père. Et surtout, d’avoir bâti toutes ses constructions avec de la main d’oeuvre sans papier.

"C’est une vraie question, mais l’on peut se demander si cela va marcher. Trump a supporté tellement d’attaques sur tous les sujets, que je crains que celle-ci n’ait pas d’effet", avance l’auteure de l’ouvrage Les institutions des Etats-Unis. "Cela fait des mois que l’on se dit : ‘il va se passer quelque chose, Donald Trump va exploser en vol", mais l’establishment républicain doit désormais accepter que ce ne sera pas le cas".

  • Hillary Clinton favorite

Et du côté des démocrates ? En ce qui concerne l'outsider Bernie Sanders, "il savait très bien qu’il perdrait de façon large en Caroline du Sud" face à Hillary Clinton, affirme Anne Deysine. En revanche, le démocrate sait qu’il va l’emporter haut la main dans l’Etat du Vermont, dont il est sénateur. Il a également plus de chances de l'emporter dans les Etats du Nord, explique la spécialiste, notamment dans le Colorado et le Minnesota, où sont organisés des causus.

Mais pour le concurrent de Hillary Clinton, "la Caroline du Sud était un véritable de test, et Bernie Sanders a échoué : s'il avait réussi à se faire un passage parmi les Africains-américains, il avait de bonnes chances de continuer, mais là..." glisse cette américaniste, à qui il est déjà arrivé de recommander à ses étudiants de regarder tel ou tel épisode de The West Wing ou House of cards"Il faut se rappeler que Bill Clinton a été appelé 'le premier président noir' tellement la famille Clinton avait une proximité avec la communauté africaine-américaine", rappelle la politologue et juriste. Hillary Clinton "a acquis cet avantage et elle a su le conserver", conclut Anne Deysine. 

>> Retrouvez l'intégrale de l'émission de David Abiker, "C'est arrivé demain", en cliquant ici.