Carole Ghosn (à droite) crédit : TOSHIFUMI KITAMURA / AFP - 1280 1:16
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Anne-Laure Jumet, édité par Marthe Ronteix , modifié à
Carole Ghosn est de retour au Japon pour être interrogée comme témoin par la justice japonaise jeudi. Elle avait regagné la France la semaine précédente, après la nouvelle interpellation de son mari, mais estime que son absence pourrait lui nuire.

Après avoir regagné la France en fin de semaine dernière, Carole Ghosn est de retour au Japon pour y être entendue comme témoin par la justice jeudi après-midi (dans la matinée en France) dans le cadre de l'enquête sur des malversations présumées de son mari, l'ancien dirigeant de Renault. Pourquoi un tel retour, alors qu'elle avait quitté le pays où Carlos Ghosn est une nouvelle fois incarcéré car elle s'est "sentie en danger" ? Parce qu'elle compte dire la vérité, selon une source proche interrogée par Europe 1.

De retour au Japon pour ne pas nuire à son mari

Carole Ghosn ne voulait pas mettre en danger son mari, a confié une source proche à Europe 1. La justice japonaise a sollicité quelques jours plus tôt l'épouse de l'ancien patron du groupe Renault-Nissan. Elle a longtemps hésité avant de s'envoler pour Tokyo. Elle s'est alors dit que si elle ne répondait pas positivement à la justice, elle risquait de nuire à son époux.

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Carole Ghosn n'a jamais fui le Japon, ajoute cette source : elle s'est protégée du stress lié à la nouvelle interpellation de son mari mais elle n'a jamais envisagé de ne pas répondre à des demandes de témoignages. "Elle est très à l'aise pour dire la vérité, car elle est d'une bonne foi totale", a affirmé son avocat François Zimeray. Selon l'agence de presse Kyodo, le parquet de Tokyo soupçonne que des sommes détournées ont transité par une société dirigée par Carole Ghosn. Par ailleurs, elle affirme que son mari a enregistré une vidéo dans laquelle il dénonce les véritables responsables. 

Carlos Ghosn ferait l'objet d'un harcèlement, selon un proche

La défense japonaise de Carlos Ghosn a déposé un recours devant la Cour suprême pour le faire libérer. L'ex-patron du groupe automobile est interrogé tous les jours pendant huit heures par des brigades qui se succèdent à la prison de Kosuge. Il assure qu'il ne parlera qu'en présence de son avocat mais cela lui est refusé. Un proche dénonce du harcèlement et ajoute qu'ils sont "face à une armée de procureurs qui ne veulent pas avoir tort et pour qui tout est permis." 

Carlos Ghosn, patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi, avait été interpellé jeudi matin à son domicile surveillé de Tokyo en raison de nouveaux soupçons de malversations financières, un mois à peine après avoir été libéré sous caution. Carole Ghosn, qui était présente lors de l'arrestation, avait indiqué avoir regagné la France malgré la confiscation de son passeport libanais par la police japonaise, en utilisant son passeport américain.

Déjà inculpé à trois reprises, l'ancien PDG de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors avait été libéré après le versement d'une caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros) début mars. Lui clame son innocence, de même que ses proches qui demandent au gouvernement français d'intervenir.