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Zoé Pallier, édité par Juline Garnier
Un projet de la Cour suprême, dévoilé par le média Politico, prévoit de revenir sur le droit à l'avortement aux États-Unis, pourtant acquis en 1973. Une révélation qui relance le débat dans la première puissance mondiale, où les progressistes et conservateurs se déchirent sur la question.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, en 2022, la bataille pour le droit à l'avortement est relancée aux États-Unis. Tout est parti d'une incroyable fuite dévoilée par le média américain Politico. Un projet de la Cour suprême prévoit de revenir sur un droit acquis pourtant en 1973, il y a près de 50 ans. Concrètement, cela signifie que chaque État américain pourrait légiférer sur l'IVG comme bon lui semble. Pour Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'université Paris II et spécialiste des États-Unis, ce projet montre bien la division de la société américaine.

"D'un côté, vous avez les progressistes qui sont les démocrates parce que démocrates et progressistes aujourd'hui, c'est la même chose, et une autre population conservatrice. Dans chaque camp, il y a des cris d'effroi d'un côté pour dénoncer cette opinion qui risque de devenir une décision ferme. Et de l'autre pour dénoncer qu'il y ait une fuite et avoir empêché les juges de faire leur travail sereinement", détaille le spécialiste.

"Un véritable séisme"

Les réactions politiques ont été très fortes aux États-Unis. "C'est un véritable séisme, il faut le comprendre, puisque cette décision remet en cause le droit à la vie privée. Et avec ça, c'est tout un ensemble des fondements mêmes de la société américaine ou des décisions qui ont été prises depuis, qui sont elles-mêmes remises en cause", ajoute Jean-Éric Branaa. Également dans le collimateur des conservateurs, il n'y a pas que l'avortement, mais aussi le mariage homosexuel.

Un peu plus tôt mardi, le président Joe Biden demande aux Américains de défendre l'IVG dans les urnes lors des prochaines élections de mi-mandat, en novembre. La Cour suprême, de son côté, confirme l'authenticité du document interne, mais assure qu'il ne représente pas la décision finale de la juridiction.