"Je suis pour que nous allions devant la cour constitutionnelle et qu'elle confirme mon élection" 1:59
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Le président gabonais a continué, mercredi, lors d'une longue interview accordée à Jean-Pierre Elkabbach, de cogner sur son adversaire, Jean Ping.

Déterminé et offensif. Deux semaines après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle au Gabon, Ali Bongo a continué, mercredi sur Europe 1, lors d'une longue interview accordée à Jean-Pierre Elkabbach, de cogner sur son adversaire, Jean Ping, qui dénonce une élection présidentielle émaillée de fraudes. 

M. Ping a fraudé. "Je dis que M. Ping a fraudé. Nous pensons qu'il y a eu des fraudes électorales dans son fief et dans d'autres régions de son territoire. Nous sommes devant un complot qui visait à truquer une élection et prendre le pouvoir par ce biais", a dénoncé Ali Bongo. Depuis l'annonce des résultats Jean Ping, son adversaire, dénonce de son côté "une mascarade", notamment dans la province natale d'Ali Bongo, le Haut-Ogooué, où le taux de participation a atteint 99,98 % contre moins de 60 % sur l'ensemble du pays.

"Je suis un démocrate". Ali Bongo s'est par ailleurs dit favorable à un nouveau décompte des voix, si un recours était déposé. "La loi prévoit que décompte il y a lorsque la cour constitutionnelle est saisie après l'annonce des résultats", a rappelé Ali Bongo, mercredi. Aussi, si la cour le décide, le président gabonais affirme qu'il ne s'y opposera pas. "Je suis un démocrate", assure-t-il. "Je suis pour que nous allions devant la cour constitutionnelle et qu'elle confirme mon élection. C'est ce que j'attends".

"Certains observateurs de l'UE se sont mal comportés". Au lendemain de la publication d'une déclaration de la mission d'observation de l'Union européenne, affirmant qu'il existe "une évidente anomalie" dans les résultats de la présidentielle au Gabon, Ali Bongo sort les griffes. Selon lui, "certains observateurs de l'Union Européenne ont outrepassé la mission qui était la leur. Certains se sont mal comportés".

"Le renouveau, c'est moi qui l'incarne". Le président gabonais a également fustigé la position de Jean Ping, 74 ans et ancien cadre du régime de son père Omar Bongo. "Le renouveau, c'est moi qui l'incarne", assure-t-il. "M. Ping veut restaurer cette France Afrique. Moi je suis dans la rupture".

Entendu sur europe1 :
Ce n'est pas à 74 ans que Ping va commencer à devenir démocrate

"La grève générale n'a pas eu lieu". Lundi, Jean Ping a lancé un appel à la grève générale dans le pays. Un flop, selon Ali Bongo."Depuis ce matin la reprise du travail est effective. M. Ping n'a pas le monopole de la pensée des Gabonais".

Six Franco-Gabonais arrêtés.  La France s'est dit inquiète de la disparition de quinze binationaux franco-gabonais. "D'après ce que le ministère des Affaires étrangères m'a indiqué, il y en a six. Ils sont arrêtés avec tout le lot de manifestants, de casseurs, pilleurs, braqueurs que nous avons arrêtés". Ils seront jugés au Gabon, selon Ali Bongo : "Ils sont sur le territoire gabonais, ils sont Gabonais."

Un nombre de morts "fantaisiste". Selon Jean Ping, entre 50 et 100 personnes seraient mortes dans les violences qui ont suivi l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. "M. Ping est toujours dans le désir effréné de paraître. Il avance des chiffres fantaisistes. Si l'on est un bon démocrate, on n'envoie pas ses militants brûler l'Assemblée nationale. Ce n'est pas à 74 ans que Ping va commencer à devenir démocrate".