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Lionel Gougelot, édité par Solène Leroux , modifié à
La tension ne redescend pas entre Paris et Londres concernant la pêche post-Brexit. La France a annoncé l'entrée en vigueur des premières mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni à partir de mardi prochain. Des pêcheurs français réclament toujours à Londres des licences pour pouvoir pêcher dans les eaux britanniques.
TÉMOIGNAGE

Dix mois après l'accord post-Brexit sur la pêche, la situation est toujours tendue entre Paris et Londres, et les pêcheurs en font les frais. Mathieu Pinto attend depuis le début de l'année 2021 sa licence l'autorisant à pêcher dans les eaux britanniques, là où il réalisait 50% de son activité. Depuis dix mois, le jeune patron pêcheur a dû chercher d'autres zones de pêche plus loin dans la Manche, mais il a du mal à joindre les deux bouts. "On avait l'habitude de travailler dans une zone assez poissonneuse, et derrière, on nous l'a interdit", se désole le pêcheur.

"Il a fallu changer nos plans. Avec le beau temps cet été, on a pu aller chercher ailleurs. Mais maintenant que le prix du gasoil augmente, tout le monde commence à tirer la langue", poursuit-il.

Selon lui, les Britanniques ne respectent pas leur accord sur la pêche depuis le Brexit. Alors, pour Mathieu, le gouvernement français a bien raison de prévoir des mesures de rétorsion, comme l'interdiction pour les Anglais de débarquer leur poisson à Boulogne-sur-Mer. "On a été trop gentils, donc je pense qu'il est temps de taper sur la table, de fermer un peu les robinets, et d'essayer de les pénaliser sur certaines choses", confie le pêcheur.

35 dossiers en attente

"Il y a énormément de poissons anglais vendus en France. Donc, ça peut faire énormément de bruit et faire rapidement bouger les choses", assure Mathieu Pinto. Il "l'espère" en tout cas" car "il serait temps". À Boulogne-sur-Mer, sur les 68 demandes de licences de pêche britanniques, 35 dossiers sont toujours en attente d'un feu vert des autorités.