Palmyre : "C'était une vie triste, une vie de peur"

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Xavier Yvon avec GM

Un habitant de Palmyre, tout juste libérée du joug de l'Etat islamique, rencontré par Europe 1, raconte l'horreur et la barbarie du groupe djihadiste.

Quelques jours après la reprise de la ville de Palmyre à Daech par l'armée syrienne, certains habitants qui ont réussi à fuir le groupe terroriste sont arrivés à Damas. L'envoyé spécial d'Europe 1 dans la capitale syrienne a pu rencontrer l'un d'eux, Oussama.

"Une vie de peur". "C'était une vie triste, une vie de peur", raconte-t-il. "Les hommes devaient se laisser pousser la barbe, on n'avait même pas le droit de la tailler. A l'heure de la prière, il fallait être à la mosquée. Si on restait dehors, dans la rue, ils nous emmenaient à leur tribunal et on pouvait être frappé", poursuit-il. "Les femmes devaient être entièrement couvertes, on ne devait même pas entendre leurs voix dans la rue sinon leurs maris étaient punis. Ils ont décapité beaucoup de gens pour du blasphème ou des relations hors-mariage". "Récemment, j'ai aussi vu deux hommes, soupçonnés d'être homosexuels, être jetés du haut d'un immeuble", témoigne-t-il, horrifié. 

Malgré cela, il n'est pas question pour Oussama de rester longtemps loin de sa ville. Il espère revenir rapidement à Palmyre, malgré l'état de délabrement de la cité. Lundi, le chef des Antiquités et des Musées de Syrie a affirmé qu'il faudrait cinq ans pour réhabiliter les monuments détruits ou endommagés de Palmyre occupée pendant dix mois par le groupe Etat islamique (EI).