Opiacés : 412 inculpés aux États-Unis pour une vaste fraude à l'assurance santé

Les personnes sont notamment suspectées d'avoir revendu des opiacés tout en se les faisant rembourser auprès de l'assurance maladie.
Les personnes sont notamment suspectées d'avoir revendu des opiacés tout en se les faisant rembourser auprès de l'assurance maladie. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
  • Copié
avec AFP
Plus de 400 personnes ont été inculpées outre-Atlantique dans le cadre d'une escroquerie aux opiacés à l'assurance maladie, pour un préjudicie d'1,3 milliard de dollars.

Les États-Unis ont annoncé jeudi une opération majeure de lutte contre la fraude à l'assurance santé concernant les opiacés, d'un préjudice estimé à 1,3 milliard de dollars (soit 1,14 milliard d'euros), avec 412 inculpations dans le pays. Sont visés des centres de désintoxication de drogues accusés d'avoir escroqué l'assurance maladie, ainsi que des personnes suspectées de revendre des opiacés tout en se les faisant rembourser. "Il s'agit de la plus grosse opération de répression de la fraude à l'assurance médicale de l'histoire des États-Unis", a affirmé le ministre de la Justice, Jeff Sessions, dans une conférence de presse.

Plus de 300 professionnels concernés. Pas moins de 56 médecins ont été pris dans le coup de filet et 295 professionnels de la santé font l'objet d'une procédure de suspension ou de radiation du système de santé fédéral, a-t-il précisé. Cette annonce intervient alors que les États-Unis font face à une grave crise liée à la dépendance de nombreux Américains aux opiacés, une catégorie de stupéfiants englobant des médicaments analgésiques délivrés sur ordonnance et de l'héroïne, souvent mélangée avec des substances de synthèse.

Deux millions d'Américains dépendants. "Un Américain meurt de surdose toutes les 11 minutes et plus de deux millions d'Américains sont piégés par leur dépendance aux antidouleurs délivrés sur ordonnance", a rappelé Jeff Sessions. Il a cité l'exemple d'un groupe d'individus de l'État du Michigan, parmi lesquels six médecins, qui sont accusés d'avoir monté une combine consistant à prescrire à des patients des médicaments opiacés dont ils n'avaient pas besoin, une partie de ces produits étant revendue sur la voie publique. À eux seuls, ils auraient escroqué l'assurance santé de 164 millions de dollars.