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Isabelle Ory, édité par Rémi Duchemin
Le président français n’a pas ménagé sa peine pour aboutir à l’accord qui a notamment porté l’Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne et Christine Lagarde à la BCE.

Emmanuel Macron sera passé par toutes les émotions ces derniers jours à Bruxelles. Agacé, voire énervé parfois, c’est désormais une logique satisfaction qu’affiche le président de la République après l’accord trouvé pour désigner les personnalités qui occuperont les postes-clé de l’Union européenne pour les cinq années à venir : l’Allemande Ursula von der Leyen à la Commission, la Française Christine Lagarde à la BCE, le Belge Charles Michel à la présidence du Conseil européen et socialiste espagnol Josep Borrell comme  Haut représentant pour les Affaires étrangères

"Deux femmes et deux hommes, quatre personnalités qui se sont toujours illustrées par leur engagement extrêmement fort en faveur de l’Europe, des idées européennes. Les critères de compétence, d’expérience, de parité et d’équilibres politique et géographique ont ainsi été remplis par le Conseil. Pour la première fois, la Commission européenne et la Banque centrale européenne sont dirigées par des femmes", s’est ainsi félicité Emmanuel Macron. "C’est donc bien un acte 2 qui commence pour notre Europe, avec une nouvelle équipe, profondément renouvelée, de nouveaux visages, un nouveau souffle au service d’un nouvel agenda que nous avons défini ces dernières semaines. "

Une Allemande francophile, un allié belge, et Christine Lagarde

Si Emmanuel Macron affiche une telle satisfaction, c’est qu’il n’a pas ménagé sa peine. Le chef de l’Etat a passé une partie de la journée de mardi dans les étages du Conseil européen. Il est allé à la rencontre des autres dirigeants, une grande feuille de papier pliée en quatre à la main. Au fil de ses discussions, il y notait ou il rayait les différentes options. Lundi soir au téléphone, c’est lui aussi qui a proposé à Angela Merkel le nom de sa compatriote Ursula der Leyen pour la Commission européenne.  Un nom finalement accepté par tous et qui a permis de sortir de l’impasse des jours précédents.

Emmanuel Macron a donc réussi à revenir au centre du jeu, en jouant ostensiblement la carte du couple franco-allemand et en volant au secours d’une chancelière allemande fragilisée par les divisions de son propre camp. Le compromis trouvé est sans aucun doute une grande victoire pour lui. Il ne voulait pas se voir imposer les candidats des familles politiques européennes, il a réussi. Bientôt, il y aura une Allemande francophone et très pro-européenne à la tête de l’exécutif européen. C’est aussi l’un de ses plus proches alliés, le Belge Charles Michels,  qui va présider le Conseil européen. Et cerise sur le gâteau, Christine Lagarde part à la Banque centrale européenne. Clairement, hier, le président avait oublié son coup de gueule de lundi. Il était satisfait.