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Caroline Baudry, avec AFP / Crédits photo : Balima Boureima / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP , modifié à
Le régime militaire du Niger issu d'un coup d'Etat a accusé mercredi la France d'avoir violé la fermeture de l'espace aérien nigérien et "libéré des terroristes", ce que Paris dément. Pour la junte, cela constitue "un véritable plan de déstabilisation" du pays.

Le régime militaire du Niger issu d'un coup d'Etat a accusé mercredi la France d'avoir violé la fermeture de l'espace aérien nigérien et "libéré des terroristes", ce qui constitue selon lui "un véritable plan de déstabilisation de notre pays". Les "forces françaises ont fait décoller" mercredi de N'Djamena, au Tchad, "un avion militaire" à "6h01 locales", indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au Niger, ajoutant : "Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l'entrée de notre espace de 6h39 à 11h15 locales".

En fin d'après-midi, Paris a démenti les allégations du régime militaire. "Le vol effectué ce matin (mercredi) a été autorisé et coordonné avec l'armée nigérienne", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale française. "Et aucun terroriste n'a été libéré par les forces françaises", a ajouté cette source.

Washington se dit "fortement inquiet" de la santé du président nigérien détenu

Les Etats-Unis ont fait part mercredi de leur vive inquiétude à propos de la santé du président nigérien Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d'Etat du 26 juillet dans ce pays du Sahel. "Nous sommes fortement inquiets pour sa santé et sa sécurité ainsi que celle de sa famille", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller, à la suite d'un appel entre le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le président Bazoum.

La junte demande au peuple de rester "mobilisé et vigilant"

Dans le même communiqué, le CNSP accuse Paris d'avoir "d'une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers", le mot "terroriste" désignant des jihadistes armés. Après leur libération, ces jihadistes ont participé à "une réunion de planification" d'une attaque "de positions militaires dans la zone des trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l'ouest nigérien, ajoute le CNSP.

Sans faire de lien direct avec cette "libération" de jihadistes prisonniers, il annonce dans le même communiqué que, mercredi matin, "la position de la garde nationale de Boukou", dans la zone des trois frontières, "a fait l'objet d'une attaque dont "le bilan n'est pas encore établi". "Nous assistons à un véritable plan de déstabilisation de notre pays", affirme le CNSP, dont le but est de le "discréditer" et de "créer une rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment d'insécurité généralisée". En conséquence, il est demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de "relever leur niveau d'alerte sur l'ensemble du territoire" et "au peuple de rester mobilisé et vigilant".

À la veille d'un sommet de la Cedeao

Ces accusations contre l'ancienne puissance coloniale dans la région, particulièrement prise pour cible depuis le coup d'Etat du 26 juillet, surviennent à la veille d'un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) au Nigeria.

Cette organisation, jugée "à la solde" de la France par les militaires ayant pris le pouvoir à Niamey, les a menacés d'une intervention armée en cas d'échec de la diplomatie afin de rétablir dans ses fonctions le président nigérien renversé, Mohamed Bazoum.