Sous pression, Trump rend finalement hommage à McCain

Le silence de Donald Trump après le décès de McCain a été très critiqué aux Etats-Unis.
Le silence de Donald Trump après le décès de McCain a été très critiqué aux Etats-Unis. © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président américain s'était contenté d'un court tweet en guise de réaction au décès du sénateur républicain. Il n'assistera d'ailleurs pas à ses obsèques. 

Confronté à de vives critiques pour son lourd silence après le décès samedi de John McCain, figure de la politique américaine, Donald Trump a finalement ordonné lundi la mise en berne des drapeaux en son honneur à la Maison-Blanche et sur tous les bâtiments officiels.

"En dépit de nos différences politiques, je respecte l'engagement du sénateur John McCain pour notre pays et, en son honneur, j'ai signé un décret ordonnant la mise en berne des drapeaux américains jusqu'au jour de son enterrement", a indiqué le président américain dans un communiqué. Plusieurs associations d'anciens combattants étaient montées au créneau peu avant pour demander au président de changer de posture et d'adopter un comportement plus rassembleur.

Trump n'assistera pas aux funérailles nationales. Dans un message posthume lu par son porte-parole depuis l'Arizona, John McCain, qui fut surnommé "le dernier lion du Sénat", a mis en garde les États-Unis contre la tentation du repli et les risques de la division, dans une dénonciation à peine voilée de l'actuel locataire de la Maison-Blanche.

"Nous affaiblissons notre grandeur lorsque nous confondons notre patriotisme avec des rivalités tribales qui ont engendré le ressentiment, la haine et la violence aux quatre coins de la planète. Nous l'affaiblissons quand nous nous cachons derrière des murs, plutôt que de les faire tomber", a écrit John McCain peu avant sa mort à l'issue d'une longue bataille contre le cancer. Son porte-parole a par ailleurs confirmé que Donald Trump n'assisterait pas aux funérailles nationales prévues samedi à Washington, où sont attendus plusieurs de ses prédécesseurs dont Barack Obama et George W. Bush.

Un silence vivement critiqué. Jusqu'à lundi soir, le contraste était saisissant : depuis le décès samedi à 81 ans du sénateur républicain au verbe haut, les hommages s'accumulent des deux côtés de l'échiquier politique, mais aussi à travers le monde. Donald Trump, lui, s'en était tenu à un tweet laconique dans lequel il adressait ses condoléances à la famille. Contrairement à son vice-président Mike Pence ou à sa femme, Melania, il n'avait pas dit un mot sur la vie, le parcours ou les combats de John McCain.

Selon le Washington Post, il a même refusé la publication d'un communiqué préparé par ses services, dans lequel l'ancien prisonnier de la guerre du Vietnam était qualifié de "héros". Les hommages à l'élu octogénaire, dont Barack Obama a loué le "courage" hors du commun, vont s'étaler sur toute la semaine.