Migrants : le gouvernement italien refuse de recevoir les "leçons hypocrites" de la France

Les sourires entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte au G7 ont laissé place aux crispations autour de l'accueil des migrants.
Les sourires entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte au G7 ont laissé place aux crispations autour de l'accueil des migrants. © IAN LANGSDON / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
En réponse aux déclarations de la France sur le refus de l'Italie d'accueillir le navire humanitaire Aquarius, le gouvernement transalpin a répliqué, mardi après-midi.

La tension monte entre l'Italie et la France. Le gouvernement transalpin refuse de recevoir des "leçons hypocrites" de pays comme la France ayant préféré détourner la tête sur la question migratoire, indique une note de la présidence du Conseil, citée mardi par les médias.

"Déclarations surprenantes". "Les déclarations concernant (le navire humanitaire) Aquarius qui proviennent de la France sont surprenantes", ajoute cette note, avant de souligner que "l'Italie ne peut accepter de leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d'immigration". "Le gouvernement italien n'a jamais abandonné ou laissé seules les presque 700 personnes à bord de l'Aquarius", affirme encore cette note, alors que ce navire humanitaire, affrété par l'ONG française SOS Méditerranée, devait faire route vers l'Espagne après le refus de l'Italie et de Malte de lui ouvrir leurs ports pour y débarquer quelque 629 migrants secourus au large de la Libye.

"Politiques bien plus rigides" de la France. Et après avoir pris acte de ce refus de la part des autorités maltaises, "nous avons reçu un geste inédit de solidarité de la part de l'Espagne. Ce même geste n'est pas arrivé de la France, qui de plus a adopté à maintes reprises des politiques bien plus rigides et cyniques en matière d'accueil" des migrants, poursuit la note. Plus tôt, mardi, Emmanuel Macron a dénoncé le "cynisme" et l'"irresponsabilité" de l'Italie. Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, a invité ses homologues italien et espagnol à Paris "dans les prochains jours"

La Hongrie et la Slovaquie soutiennent l'Italie

Rome a reçu le "total soutien" de la Hongrie de Viktor Orban et de la Slovaquie de Peter Pellegrini, mardi. "J'ai ressenti un énorme soulagement !", a déclaré le chef du gouvernement hongrois à propos de la décision italienne. "Il faut arrêter la politique qui consiste à sauver tous ceux qui se jettent à l'eau : les garde-côtes ou la police les sauvent et ils sont acheminés sur le territoire de l'UE : il faut les mettre dans des hotspots à l'extérieur de l'UE", a ajouté le dirigeant slovaque lors d'une conférence de presse commune.