Mexique : le baron de la drogue "El Chapo" s'évade d'une prison de haute sécurité

Joaquin "El Chapo" Guzman, l’ennemi public numéro un au Mexique et aux Etats-Unis, lors de son arrestation en 2014.
Joaquin "El Chapo" Guzman, l’ennemi public numéro un au Mexique et aux Etats-Unis, lors de son arrestation en 2014. © RONALDO SCHEMIDT / AFP
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CB avec AFP , modifié à
Alors qu'il avait été arrêté l'an dernier après 13 ans de cavale, le baron mexicain de la drogue Joaquin "El Chapo" Guzman est parvenu à s'échapper une nouvelle fois d'une prison de haute sécurité.

En 14 ans, il sera parvenu à s'échapper deux fois de prison et n'aura pas passer bien longtemps derrière les barreaux. Le baron mexicain de la drogue Joaquin "El Chapo" Guzman est parvenu à s'échapper d'une prison de haute sécurité, ont annoncé les autorités dimanche. Un coup dur pour le président Pena Nieto. "Des recherches ont été lancées dans la zone pour le retrouver ainsi que sur les routes des Etats voisins". Les vols depuis l'aéroport voisin de Toluca ont été suspendus.

Aperçu pour la dernière fois dans la salle de douche. Guzman a été aperçu pour la dernière fois samedi soir près de la salle de douche de la prison d'Altiplano, à 90 kilomètres à l'ouest de la capitale, avant de disparaître, a indiqué la Commission nationale de sécurité dans un communiqué. "Après avoir constaté qu'il ne réapparaissait pas", une alarme a été lancée et "son évasion a été confirmée". Les principaux chefs de cartels sont incarcérés dans la prison de haute sécurité d'Altiplano.

Washington propose de prêter main forte. La ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, a proposé dimanche d'aider le Mexique à retrouver Guzman. "Le gouvernement américain est prêt à travailler avec ses partenaires mexicains (...) pour aider à le capturer rapidement", a affirmé la ministre dans un communiqué. "Nous partageons l'inquiétude du Mexique au sujet de la fuite de Joaquin 'El Chapo' Guzman d'une prison mexicaine. Outre ses crimes au Mexique, il est inculpé aux Etats-Unis pour crime organisé et trafics de drogues", a-t-elle rappelé.

Une première évasion caché dans un panier à linge. "El Chapo", diminutif de "chaparro" ("courtaud"), allusion à sa taille 1,64 mètre, s'était déjà évadé d'une prison de haute sécurité en 2001, caché dans un panier à linge sale. Après sa première évasion de la prison de Puente Grande, à Jalisco, il était parvenu en quelques années à imposer de nouveau son cartel et contrôler le trafic de cocaïne vers les Etats-Unis. Guzman, 58 ans, était donc considéré comme le baron de la drogue le plus recherché au monde, à la tête du puissant cartel de Sinaola. Sa tête avait été mise à prix 5 millions de dollars par les Etats-Unis et plus de 2,2 millions par le Mexique.

13 ans de cavale et des rumeurs. Sa clandestinité avait donné lieu à de nombreuses rumeurs, depuis une opération de chirurgie esthétique faciale jusqu'à des promenades incognito dans les foires aux bestiaux du Sinaloa. On raconte également qu'il lui arrivait de se rendre dans des restaurants à la mode, de confisquer les téléphones portables des clients avant de dîner, puis de prendre congé en payant l'ensemble des additions. Joaquin Guzman aurait eu trois ou quatre épouses. La dernière d'entre elles est une jeune reine de beauté épousée lors de son 18e anniversaire, en 2007, et qui se trouvait avec lui au moment de son arrestation. On lui prête 10 enfants.

Un coup dur pour le président. Après 13 ans de traque, des militaires étaient parvenus à le capturer en février 2014 lors d'un raid nocturne dans la station balnéaire de Mazatlan, dans l'Etat de Sinaola. Après son arrestation l'an dernier, les autorités avaient exhibé devant les caméras ce petit homme moustachu, en chemise blanche, entouré de deux soldats de la Marine mexicaine.

Cette deuxième évasion constitue donc un coup dur pour le président Pena Nieto en route actuellement vers la France où il doit effectuer une visite d'Etat de quatre jours à partir de lundi. Son gouvernement s'était engagé à arrêter ce baron de la drogue, puissant et craint, qui était devenu l'un des symboles du narcotrafic contre lequel l'ancien président Felipe Calderon (2006-2012) avait déployé l'armée.