Manifestations anti-Bouteflika : pour les Algériens de France, "le peuple s'est réveillé" et va "renverser le système"

Manifestations anti-Bouteflika AFP
Les Algériens de France ont martelé dimanche leur volonté de voir Abdelaziz Bouteflika quitter le pouvoir. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Plusieurs centaines de manifestants se sont opposés dimanche à Paris à une cinquième candidature présidentielle d'Abdelaziz Bouteflika, deux jours après le début d'une forte mobilisation en Algérie.

Les manifestants algériens vont-ils parvenir à déloger Abdelaziz Bouteflika du pouvoir qu'il occupe depuis avril 1999 ? De nouveaux appels aux rassemblements sont lancés en ce début de semaine, après le début d'une mobilisation spontanée, vendredi, à Alger. Avec un mot d'ordre : empêcher le président algérien de briguer un cinquième mandat. Dimanche, plusieurs centaines de membres de la communauté algérienne ont relayé ce message place de la République, à Paris.

"Mascarade politique". Et d'un côté comme de l'autre de la Méditerranée, les cortèges crient la même colère avec les mêmes slogans : "Pas de cinquième mandat !", "Le peuple veut le changement !". "Le président n'a pas parlé à son peuple depuis des années, on ne le voit pas", dénonce Linda, citoyenne franco-algérienne, qui parle d'une "mascarade politique" et d'un "point de non-retour". "C'est ce qu'on appelle se foutre de la gueule du peuple. Le peuple s'est réveillé, le pouvoir panique, il a peur", prévient-elle.

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"Ça ne va pas s'arrêter". Cela fait en effet 20 ans que le pouvoir ne s'était pas retrouvé sous la pression intense de la rue. "Ce mouvement a pris une ampleur colossale et ça ne va pas s'arrêter", annonce Adberahmane, qui nourrit l'espoir d'un "changement radical" dans la vie politique algérienne : "On va renverser le système et choisir notre président selon notre propre volonté."

Une présidentielle plongée dans l'inconnue. Mais si la contestation autour du président Abdelaziz Bouteflika n'a jamais été aussi forte, il n'existe pas d'alternative connue à cette candidature pour un cinquième mandat, à deux mois d'une élection présidentielle plongée en quelques jours dans l'inconnue.

"On ne sait pas si c'est le début de quelque chose ou si ce sera sans suite, on ne sait pas si la mobilisation va prendre de l'ampleur", expliquait samedi à l'AFP Louisa Dris-Aït Hamadouche, professeure de sciences politiques à l'Université Alger 3. Et de s'interroger : "Les différents mouvements sociaux, dont les revendications sont économiques et sociales, prendront-ils le train de cette contestation dont le mot d'ordre, le refus du cinquième mandat, est uniquement politique ?".