L'Iran accuse deux syndicalistes français d'«atteinte à la sûreté» d'État

Les deux Français sont détenus en Iran depuis le 11 mai dernier.
Les deux Français sont détenus en Iran depuis le 11 mai dernier. © Morteza Nikoubazl / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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Europe 1 avec AFP
Cécile Kohler, une responsable du syndicat d'enseignants Fnec FP-FO et son conjoint Jacques Paris ont été arrêtés en Iran alors qu'ils faisaient du tourisme, en mai dernier. Le pays les accuse d'être venus "dans le but de déstabiliser la société". Depuis quelques mois, les enseignants iraniens réclament une revalorisation de leurs salaires.

L'Iran a accusé mercredi d'"atteinte à la sûreté" du pays deux syndicalistes français détenus depuis le 11 mai par les autorités iraniennes, selon l'Autorité judiciaire. Cécile Kohler, une responsable du syndicat d'enseignants Fnec FP-FO, a été arrêtée, ainsi que son conjoint Jacques Paris, alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran pendant les vacances de Pâques, selon une source syndicale française.

La France dénonce une arrestation "sans fondement"

Les Français ont été "accusés d'association et de collusion dans le but de porter atteinte la sûreté du pays", a indiqué le porte-parole du pouvoir judiciaire, Massoud Sétayechi, lors d'une conférence de presse à Téhéran. Téhéran avait annoncé le 11 mai l'arrestation de deux Européens "entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société". La France a dénoncé une arrestation "sans fondement" et demandé leur "libération immédiate".

"Ces deux personnes sont actuellement en garde à vue", a précisé Massoud Sétayechi, ajoutant que "le parquet s'occupe de cette affaire". L'Iran a annoncé à la mi-juin l'arrestation d'un militant marxiste présumé lié aux deux Français, sans communiquer son identité ni la date de son arrestation.

Les enseignants iraniens réclament une augmentation de leurs salaires

Selon la télévision, le militant marxiste avait comme mission d'"organiser les rassemblements ouvriers et enseignants pour les transformer en émeutes à travers le pays". Depuis des mois, les enseignants iraniens réclament des réformes pour une revalorisation de leurs salaires et appellent aussi à la libération de leurs collègues arrêtés lors de précédentes mobilisations. Le responsable syndical iranien de l'éducation, Rasoul Bodaghi, a été condamné à cinq ans de prison en avril, selon une organisation de défense des droits humains.

En mai, des centaines de personnes avaient manifesté dans plusieurs villes du pays dont Téhéran, après une série de mesures annoncées par le gouvernement, notamment sur la levée des subventions sur la farine et l'augmentation des prix de certaines denrées.