Liban : le Premier ministre Saad Hariri annonce qu'il va démissionner
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé mardi qu'il allait présenter la démission de son gouvernement.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé mardi la démission de son gouvernement, au 13e jour d'une contestation populaire inédite réclamant la chute du régime .
Saad Hariri, 49 ans, a indiqué qu'il allait se rendre au palais présidentiel de Baabda pour présenter cette démission décidée "face à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement". Lors d'une très brève allocution télévisée, il a appelé "tous les Libanais à privilégier l'intérêt du Liban (...) à protéger la paix civile et à prévenir toute détérioration de la situation économique".
La foule en liesse dans les rues de Beyrouth
Son intervention a été accueillie par les vivats de la foule qui l'écoutait en direct sur plusieurs lieux de rassemblement, avant que ne retentisse l'hymne national repris à pleins poumons par les manifestants. Des feux d'artifice ont été aussitôt tirés dans Beyrouth tandis que des voitures sillonnaient la ville tous klaxons hurlants en signe de victoire.
Pont du ring, il y a quelques minutes. Après l’annonce de la démission du gouvernement de #saadhariri #beyrouth #liban pic.twitter.com/UYixyNeCSk
— Zeina Antonios (@zeinaantonios) October 29, 2019
Après une révolte populaire inédite dans l'histoire du pays, les manifestants ont ainsi obtenu gain de cause sur une de leur principale revendication. Mais leur colère vise plus globalement l'ensemble de la classe politique jugée unanimement incompétente et corrompue. "Tous cela veut dire tous", a d'ailleurs de nouveau scandé la foule après l'annonce de Saad Hariri.Le pays est quasiment paralysé depuis près de deux semaines par des barrages routiers qui bloquent les principales entrées de la capitale. Banques, écoles et université sont fermées.
Trente ans après la guerre civile (1975-1990), la population souffre toujours de pénuries chroniques d'eau et d'électricité. Plus d'un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et le pays figure parmi les plus corrompus du monde. La colère populaire avait explosé le 17 octobre après l'annonce d'une nouvelle taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. La rapide annulation de la mesure n'a pas empêché la révolte de gagner l'ensemble du pays, de Tripoli au nord à Tyr au sud.