Les pays de l'UE refusant un embargo sur le pétrole russe «complices» de crimes de guerre

La Hongrie a rejeté mercredi un embargo de Bruxelles sur le pétrole russe. © GIAN MARCO BENEDETTO / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
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avec AFP , modifié à

le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a affirmé mercredi que les pays membres de l'Union européenne refusant de mettre en place un embargo sur le pétrole russe seront "complices" de crimes de guerre. La Hongrie avait rejeté plus tôt mercredi une telle proposition de Bruxelles "dans sa forme actuelle".

Les pays membres de l'Union européenne qui s'opposent à un embargo sur le pétrole russe  seront "complices" de crimes de guerre, a affirmé mercredi le ministre ukrainien  des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. "Si un pays en Europe continue à s'opposer à un embargo sur le pétrole russe, alors il y aura de bonnes raisons de dire que ce pays est complice des crimes commis par la Russie sur le territoire ukrainien", a déclaré Dmytro Kouleba, dans une vidéo en direct sur Twitter. "Si un pays s'oppose à un embargo sur le pétrole russe, cela signifie une chose : ce pays est du côté des Russes et il partage la responsabilité pour tout ce qui est fait par la Russie en Ukraine", a encore argué le chef de la diplomatie ukrainienne.

Il a tenu ces propos après que la Hongrie, fortement dépendante du pétrole russe, a rejeté mercredi une proposition de la Commission européenne d'embargo sur le pétrole russe. Ce pays a critiqué l'absence de "garanties" pour sa sécurité énergétique dans cette proposition "sous sa forme actuelle". "Ce n'est pas une question de manque de volonté politique ou de calendrier, mais simplement la réalité physique, géographique et d'infrastructures", avait déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto.

Un calendrier progressif contesté par l'Ukraine

L'Union européenne veut renforcer ses sanctions contre Moscou en interdisant progressivement les importations de pétrole afin de "faire payer le prix fort" à Vladimir Poutine pour sa guerre contre l'Ukraine, avait annoncé plus tôt dans la journée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ses propositions ont été transmises dans la nuit de mardi à mercredi aux 27 États membres, appelés à les valider.

Dmytro Kouleba a quant à lui "salué" ces propositions, mais en a contesté le calendrier progressif proposé - renonciation aux livraisons de brut dans les six mois et de produits raffinés d'ici à la fin 2022. "Mais c'est mieux que rien", a-t-il commenté. "Le temps des demi-sanctions est terminé", a-t-il encore lâché, fustigeant "une situation absurde" dans laquelle l'UE "impose plusieurs sanctions" à la Russie à la suite de son invasion de l'Ukraine, "tout en payant toujours (Moscou) pour son gaz et son pétrole".

Les Européens se sont engagés en mars à se défaire "progressivement" et "dès que possible" de leur dépendance au gaz, au pétrole et au charbon russes.