Le Sénat contredit Trump sur le retrait de Syrie, nouveau camouflet

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C'est le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, qui évite d'ordinaire de critiquer publiquement Donald Trump, qui a présenté cet amendement. © TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Lundi, le Sénat américain a adopté un amendement critiquant le retrait des troupes américaines de Syrie et d'Afghanistan décidé par Donald Trump.

Le Sénat américain a approuvé lundi à une très large majorité un amendement critiquant la décision de Donald Trump de retirer les troupes américaines de Syrie et d'Afghanistan, signe du fort malaise provoqué par cette stratégie dans ses propres rangs républicains.

Une décision qui "pourrait mettre en danger les progrès obtenus". En contradiction directe avec les affirmations de Donald Trump, l'amendement "exprime le sentiment du Sénat que les Etats-Unis font actuellement face à des menaces venant de groupes terroristes opérant en Syrie et en Afghanistan et qu'un retrait précipité des Etats-Unis pourrait mettre en danger les progrès obtenus à dure peine, ainsi que la sécurité nationale".

Un amendement intégré à une loi. Une large majorité de sénateurs (70 pour et 26 contre) a approuvé cet amendement, qui sera donc intégré à une loi plus vaste sur la sécurité au Proche-Orient. Les républicains sont majoritaires au Sénat (53 sur 100 sièges) et seulement trois d'entre eux ont voté contre. Fait encore plus marquant : c'est le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, qui évite d'ordinaire de critiquer publiquement Donald Trump, qui avait présenté cet amendement. Le groupe "Etat islamique (EI) et Al-Qaïda n'ont pas encore été vaincus", a-t-il affirmé, contredisant là aussi le président.

Une annonce soudaine. Donald Trump a soudainement annoncé en décembre le retrait des 2.000 soldats américains de Syrie, affirmant que les djihadistes de l'EI avaient été vaincus. Et il n'a jamais fait mystère de son intention de quitter dès que possible l'Afghanistan après 17 années de conflit, annonçant aussi en décembre son intention de retirer la moitié des 14.000 soldats américains déployés dans ce pays. Sa décision surprise sur la Syrie a provoqué le départ de son ministre de la Défense Jim Mattis et a semé le désarroi chez les alliés européens et kurdes des Etats-Unis.