Le président russe Vladimir Poutine annonce être candidat au scrutin présidentiel de mars 2018

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avec AFP , modifié à
Vladimir Poutine a annoncé mercredi qu'il serait candidat à sa propre succession lors du scrutin présidentiel de mars 2018 en Russie.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi qu'il se présentera pour un quatrième mandat à l'élection de mars 2018, dans laquelle une victoire le placerait à la tête du pays jusqu'en 2024. "J'annonce ma candidature au poste de président de la Russie", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une rencontre avec les ouvriers d'une usine à Nijni Novgorod, sur la Volga, retransmise en direct à la télévision.

Rien n'"arrêtera jamais" la Russie "d'aller de l'avant". "La Russie va continuer d'aller de l'avant. Et dans ce mouvement en avant, personne ne l'arrêtera jamais", a-t-il lancé devant un public conquis. Vladimir Poutine avait entretenu le suspense quelques heures auparavant lors d'un Forum de bénévoles de diverses ONG à Moscou, promettant de prendre "très prochainement" une décision sur sa candidature, dont peu d'observateurs doutaient.

"Je suis toujours avec vous", avait d'abord énigmatiquement répondu le président à un bénévole qui l'interrogeait pour savoir s'il "serait toujours" avec les Russes en 2018. "C'est toujours une décision très importante pour n'importe quelle personne, car la motivation doit venir uniquement de la volonté de rendre la vie meilleure dans ce pays, de le rendre plus puissant, mieux protégé", avait poursuivi Poutine.

"Aurais-je votre soutien ?" "Mais on ne peut y arriver qu'à une seule condition : si les gens vous font confiance et vous soutiennent", a-t-il ajouté, avant de demander à la foule : "Si je prends cette décision, aurais-je votre soutien et celui de ceux qui vous sont proches d'esprit ?", s'entendant répondre aux cris "Oui !", sous une pluie d'applaudissements.

La campagne pour la présidentielle doit être lancée après que la date de l'élection, prévue en mars 2018, aura été officiellement décidée par le Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe). Conformément à la loi russe, cette date devrait être annoncée entre le 7 et le 17 décembre.

Joie et déception face à la candidature de Poutine

"Cette décision permettra aux Russes d'avoir confiance dans leur avenir." L'annonce de cette candidature pour un quatrième mandat a été accueillie mercredi en Russie avec joie par plusieurs hommes politiques, mais parfois avec des jurons par l'opposition. "Cette décision permettra aux Russes d'avoir confiance dans leur avenir", s'est félicité le président de la Douma (chambre basse du parlement), Viatcheslav Volodine, cité par l'agence publique RIA Novosti. 

Vladimir Poutine, 65 ans, "a toujours fait tout son possible pour protéger les gens et le pays pendant les moments les plus durs", a-t-il souligné. "La société aujourd'hui est pour que Vladimir Poutine reste président, et cela a une grande importance", a estimé l'ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, cité par l'agence officielle TASS.

"Je propose de ne pas l'accepter." Pour sa part, l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a jugé qu'un nouveau mandat serait "un peu trop" pour Vladimir Poutine, au pouvoir en Russie depuis 17 ans et qui va battre, en cas de réélection quasi-assurée, le record de Léonid Brejnev, qui dirigea l'URSS de 1964 à 1982. "Je propose de ne pas l'accepter", a écrit Alexeï Navalny sur Twitter.

Pour Maxime Kats, élu municipal du conseil législatif de Moscou et blogueur d'opposition, après l'annonce de Vladimir Poutine, il faut "s'attendre de nouveau au moins à six ans d'humiliation et de honte nationales". "Durant les six dernières années, cet homme a détruit la réputation et l'économie de notre pays", a-t-il écrit sur son blog, faisant allusion aux sanctions économiques occidentales liées à la crise ukrainienne et aux accusations de dopage institutionnalisé.

Réactions sur les réseaux sociaux. Sur les réseaux sociaux russes, nombreux étaient les messages ironiques comme "Quel bonheur ! Il NE part pas !" ou encore "Quelle surprise !" et "Est-ce que quelqu'un en doutait ?!"