Le Parlement européen valide le label «vert» de l'UE pour le gaz et le nucléaire

Comme le gaz, le nucléaire bénéficie désormais du label "vert" de l'Union Européenne.
Comme le gaz, le nucléaire bénéficie désormais du label "vert" de l'Union Européenne. © MOIRENC CAMILLE / HEMIS.FR / HEMIS.FR / HEMIS VIA AFP
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avec AFP
Les eurodéputés ont approuvé ce mercredi le label "vert" accordé par la Commission européenne au gaz et au nucléaire. Ces deux sources d'énergie sont ainsi reconnues comme nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Jusqu'ici, ce label était réservé aux énergies renouvelables.

Le gaz et le nucléaire sont désormais reconnus comme nécessaires dans la lutte contre le changement climatique. C'est ainsi qu'il faut comprendre l'octroi du label "vert" à ces deux énergies par les députés du Parlement européen ce mercredi. 

Le texte controversé, présenté en janvier par la Commission, classifie comme "durables" certains investissements pour la production d'électricité dans des centrales nucléaires -qui n'émettent pas de CO2- ou des centrales au gaz, à condition qu'elles mobilisent les technologies les plus avancées. Et, pour ces dernières, qu'elles permettent de fermer des centrales à charbon bien plus polluantes.

Des écologistes dénoncent une opération de "greenwashing"

Cette classification doit aider à mobiliser des fonds privés dans ces projets. Elle s'inscrit dans l'objectif de neutralité carbone de l'UE en 2050. Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont rejeté une proposition de veto contre ce projet, à une majorité de 328 voix. 

 

Le feu vert des Etats membres étant déjà acquis, les opposants ont annoncé qu'ils lanceraient une procédure en justice, seul moyen désormais disponible pour bloquer l'initiative. "Je vous demande de ne pas rejeter ce fragile compromis négocié avec précaution", avait demandé mercredi matin le Premier ministre tchèque Petr Fiala, dont le pays vient de reprendre à la France la présidence tournante de l'UE.

"L'énergie nucléaire et le gaz provenant de pays sûrs seront les seuls moyens pour certains États membres d'atteindre nos objectifs climatiques communs dans les années à venir", a-t-il plaidé. La reconnaissance de la contribution du gaz et du nucléaire à la lutte contre le changement climatique, en s'appuyant sur la base de rapports d'experts, a suscité la colère d'organisations écologistes qui dénoncent une opération de "greenwashing". Le label "vert" était jusqu'ici réservé aux énergies renouvelables.

Des énergies "temporairement indispensable à la transition" 

Après de premières manifestations d'organisations de défense de l'environnement mardi, quelques dizaines de militants pro et anti-nucléaire ont manifesté face-à-face mercredi matin pour interpeller les eurodéputés à leur arrivée au Parlement européen. Dans l'hémicycle, les anti-gaz avaient également donné de la voix lors d'un débat mardi.

 

"Comment pouvons-nous demander aux autres pays de réduire leur utilisation des énergies fossiles si nous les classifions comme vertes ?", avait lancé le Néerlandais Bas Eickhout. "Personne ne dit que le gaz et le nucléaire sont des énergies vertes, mais elles sont temporairement indispensables à la transition. Nous devons utiliser tous les outils pour nous passer en priorité du pétrole et du charbon", avait plaidé l'eurodéputé français Gilles Boyer.

La France soutient le projet 

L'exécutif européen estime que les énergies renouvelables ne pourront pas à elles seules répondre à la demande croissante d'électricité en raison de leur production intermittente. D'où le besoin, au moins à titre transitoire, de favoriser aussi l'investissement dans des moyens stables et pilotables comme le gaz et le nucléaire.

La France, qui veut relancer sa filière nucléaire, et des pays d'Europe centrale comme la Pologne, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon, s'inscrivent en faveur de cette initiative.