Le Parlement européen demande d'inscrire l'avortement dans les droits fondamentaux de l'UE

Parlement européen
Avec 324 voix, le Parlement européen a demandé l'inclusion de l'avortement dans les droits fondamentaux de l'Union Européenne. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP
Les eurodéputés réunis à Strasbourg ont demandé l'inclusion de l'avortement dans les droits fondamentaux de l'Union Européenne. Avec 324 voix pour, cette demande pourrait aboutir sur la garantie du droit à l'avortement dans l'intégralité des pays de l'Union. Ils sont encore trois à restreindre plus ou moins durement l'IVG sur leur territoire.

Le Parlement européen a demandé jeudi 7 juillet que le droit à l'avortement soit inscrit dans la charte des droits fondamentaux de l'UE après sa remise en cause aux États-Unis. "Toute personne a le droit de bénéficier d'un avortement sûr et légal": par 324 voix, les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont décidé de demander au Conseil, qui représente les Etats membres, d'inscrire ce droit dans la charte des droits fondamentaux. Parmi les élus, 155 ont voté contre et 38 se sont abstenus.

Trois pays de l'Union Européenne restreignent l'IVG

Depuis la révocation par la Cour suprême américaine du droit à l'avortement, de nombreux pays dans le monde souhaitent protéger leurs lois concernant l'IVG. En France, le parti présidentiel LREM souhaite notamment inscrire "le respect de l'IVG" dans la Constitution française. Au sein de l'Union Européenne, seuls trois pays n'autorisent pas l'interruption volontaire de grossesse sans condition. Le dernier a avoir légalisé l'avortement est l'Irlande, en 2019. Jusqu'alors, l'Irlande était l'un des pays les plus restrictifs sur le droit à l'IVG.

En Finlande, l'avortement est autorisé dans plusieurs cas précis. Il est accepté pour les moins de 17 ans et les plus de 40 ans, après quatre enfants ou en raison de difficultés économiques, sociales ou de santé. Le pays scandinave autorise également le recours à l'IVG jusqu'à la douzième semaine si la grossesse fait suite à un viol, si la santé de la personne enceinte est menacée ou pour des raisons économiques et sociales.

En Pologne, l'IVG est interdit, sauf certains cas particuliers incluant le viol ou le danger pour la vie de la personne enceinte. Le pays avait tenté de l'interdire complètement en 2016. En 2020, Varsovie a restreint les conditions de recours à l'avortement, en interdisant la possibilité d'avorter en cas de malformation grave du fœtus. Ce type d'avortement concernait 90% des cas en Pologne.

Le pays le plus restrictif sur la pratique est Malte, qui interdit totalement l'avortement. Les personnes avortant ou les médecins pratiquant l'IVG sont considérés comme des criminels et risquent la prison ferme. La demande des eurodéputés auprès du Conseil européen pourrait rendre l'IVG complètement légale dans ces trois pays.