Le pape exprime sa honte de laisser aux jeunes "un monde fracturé"

Le pape a fustigé les égoïsmes.
Le pape a fustigé les égoïsmes. © VINCENZO PINTO / AFP
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avec AFP
"Nous laissons aux jeunes un monde dévoré par l'égoïsme", a déploré le souverain pontife vendredi soir lors du traditionnel Chemin de croix devant le Colisée de Rome.

Une prière aux accents d'actualité. Le pape François a exprimé "la honte" de laisser aux jeunes générations "un monde fracturé par les divisions et les guerres", dans une prière à l'issue de la cérémonie traditionnelle du Chemin de croix devant le Colisée de Rome. "Nos générations sont en train de laisser aux jeunes un monde dévoré par l'égoïsme dans lequel les jeunes, les enfants, les malades, les personnes âgées sont marginalisés", a regretté le souverain pontife argentin. Le chef des 1,3 milliard de catholiques dans le monde a présidé la cérémonie du Vendredi Saint, très recueilli, les yeux fermés, assis sous un dais rouge sur une colline devant le Colisée illuminé.

Stricts contrôles de sécurité. Dans la tradition chrétienne, le parcours de la "via Crucis" fait revivre le calvaire de Jésus, de sa condamnation à mort à sa crucifixion, sa mort et sa mise au tombeau. Rassemblés autour de l'immense amphithéâtre, après avoir passé de stricts contrôles de sécurité, 20.000 fidèles, la plupart une bougie à la main, ont suivi dans un silence absolu la cérémonie nocturne du Chemin de croix. Les porteurs d'une longue croix grise - beaucoup de jeunes dont une petite fille en chaise roulante - se sont relayés, marchant au fond du Colisée, puis à l'extérieur de ce site emblématique des persécutions contre les chrétiens sous l'empire romain.

"Nous porterons toute la souffrance du peuple de notre pays". Le dirigeant de l'organisation catholique Caritas en Syrie, accompagné par son épouse et ses trois enfants, a porté la croix au cours de l'une des 14 traditionnelles stations du parcours. "Nous porterons toute la souffrance du peuple, des enfants, des pères et des mères de notre pays", a confié ce Syrien, Riad Sargi, avant la cérémonie. Le souverain pontife a fustigé vendredi soir "la lèpre de la haine, de l'égoïsme, de l'arrogance", estimant que "seul le pardon peut abattre la rancœur et la vengeance, seule l'accolade fraternelle peut dissiper l'hostilité et la peur de l'autre".