Le Mexique accorde l'asile politique à Evo Morales

Evo Morales a annoncé sa démission dimanche.
Evo Morales a annoncé sa démission dimanche. © Enzo DE LUCA / Bolivian Presidency / AFP
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avec AFP , modifié à
"Sa vie et son intégrité physique sont menacées", a déclaré lundi le ministre mexicain des Affaires étrangères. Le dirigeant bolivien de 60 ans s'est ensuite dirigé vers le Mexique dans la nuit de lundi à mardi, alors que son pays n'a plus de dirigeant.

Le Mexique a décidé lundi d'accorder l'asile politique à l'ex-président bolivien Evo Morales, a annoncé le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard. La ministre mexicaine de l'Intérieur "Olga Sanchez Cordero a décidé d'accorder l'asile politique à Evo Morales. Sa vie et son intégrité physique sont menacées", a déclaré Marcelo Ebrard au cours d'une conférence de presse à Mexico. Il a précisé que le gouvernement avait été sollicité par Evo Morales, qui a été contraint à la démission. "Il nous a demandé verbalement et de façon formelle de lui accorder l'asile politique dans notre pays", a-t-il dit. "Mexico s'est toujours distingué tout au long de son histoire pour avoir protégé ceux qui cherchaient un réfuge", a conclu le ministre des Affaires étrangères mexicain.

Des médias locaux ont annoncé qu'un avion militaire mexicain avait atterri dans un aéroport de la région centrale de Cochabamba, le fief du leader socialiste, après une escale à Lima, comme l'avaient indiqué les autorités péruviennes. "Evo Morales est déjà dans l'avion du gouvernement mexicain chargé d'assurer son transfert en toute sécurité vers notre pays", a ensuite confirmé le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

Ce ministre a publié, toujours sur Twitter, une photo où l'on voit M. Morales dans un avion et recouvert d'un drapeau mexicain qu'il tend à deux mains.

La Bolivie actuellement sans dirigeant

Lâché par l'armée bolivienne dimanche après trois semaines de violentes manifestations, le socialiste Evo Morales était l'un des derniers représentants de la "vague rose" qui a déferlé au tournant des années 2000 sur l'Amérique latine, faisant virer à gauche le Brésil, l'Argentine, le Chili, l'Equateur et le Venezuela. La Bolivie se trouve depuis lundi sans dirigeant. Les successeurs prévus à Evo Morales par la Constitution ont tous démissionné avec lui.