Le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas, dans le sud de la France, où le président français séjourne une partie de ses vacances d'été. 1:50
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Hadrien Bect, édité par Tiffany Fillon
C'est dans ce vaste domaine du sud de la France qu'Emmanuel Macron compte recevoir Vladimir Poutine, lundi 19 août. Loin d'être une simple résidence de vacances, le fort de Brégançon, situé dans la commune de Bormes-les-Mimosas, a accueilli de nombreuses rencontres politiques d'envergure. Retour sur quelques événements historiques majeurs. 
REPORTAGE

La commune de Bormes-les-Mimosas, dans le Var, est, cette année, sous le feux des projecteurs. Pour les 75 ans de sa libération, cette commune, où est située la résidence d'Etat du fort de Brégançon, est le théâtre de plusieurs réceptions politiques. Samedi 17 août, Emmanuel Macron a prononcé un discours devant des élus locaux et des anciens combattants et lundi 19 août, le président de la République recevra dans ce fort sécurisé et isolé son homologue russe Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron s'inscrit ainsi dans une tradition française puisque ce fort a accueilli, depuis son existence, plusieurs rendez-vous diplomatiques historiques.  C'est à l'ombre des pins de la forteresse de Brégançon, au cœur de l'été que des pages récente de notre histoire se sont écrites.

1985 : un téléphone rouge entre Paris et Berlin

C'est pour évoquer les tensions entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est qu'Helmut Kohl et François Mitterand s'étaient retrouvés au fort de Brégançon, en août 1985. En pleine période de Guerre Froide, Helmut Kohl, chancelier de l'Allemagne de l'Ouest et François Mitterrand, président de la République avaient convenu de la mise en place d'un téléphone rouge entre Paris et Berlin. "Nous avons donc posé les problèmes de sécurité puisque la sécurité de l’un intéresse la sécurité de l'autre", avait affirmé François Mitterand. 

2004 : la réconciliation franco-algérienne

Le fort a aussi été le théâtre diplomatique d'un déjeuner entre Chirac et Bouteflika, en août 2004, à la fin duquel le président algérien avait déclaré qu'"une page est bien tournée maintenant".

2008 : la crise en Géorgie s'invite à Brégançon

Le 14 août 2008, suite à l'invasion-éclair de la Géorgie par les troupes Russes, Nicolas Sarkozy avait reçu la secrétaire d'Etat américaine Condolezza Rice. Ils s'étaient exprimés tous les deux au pied du fort, au micro de la journaliste d'Europe 1, Brigitte Rénaldi. "Il faut arrêter le choc de la guerre. Ça demande un peu de temps mais ça progresse", avait affirmé Nicolas Sarkozy, alors président de la République. "Et maintenant je vais aller en Géorgie, c’est important que ce conflit s’arrête pour que les Géorgiens puissent retrouver une vie normale", avait déclaré, de son côté, Condolezza Rice. Quelques jours plus tard, les chars russes avaient quitté la Géorgie.

Depuis son élection, Emmanuel Macron reçoit au fort de Brégançon encore plus que ses prédécesseurs. Ainsi,  Theresa May l'an dernier ou Vladimir Poutine lundi. À propos de ce dernier, l'Elysée a en effet jugé le fort "plus propice à la discussion" avec le président russe. De quoi répondre aux objectifs d'Emmanuel Macron qui avait affirmé, en juin, que "l'Europe doit dialoguer avec la Russie" et que cette dernière devait "faire des efforts".