Le Congrès américain rejette de nouvelles restrictions aux ventes d'armes après Orlando

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Image d'illustration © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les démocrates ont proposé l'interdiction de la vente d'armes aux personnes surveillées pour terrorisme mais les républicains ont voté contre.

Le Sénat américain, à majorité républicaine, a rejeté lundi sans surprise un durcissement des lois sur les armes à feu proposé par les démocrates après la mort de 49 personnes à Orlando dans la pire fusillade de l'histoire récente des États-Unis.

Le 2e amendement invoqué. La majorité avait programmé des votes sur deux propositions de loi démocrates, ainsi que sur deux textes concurrents des républicains. Mais chaque groupe a voté presque unanimement contre les propositions de l'autre. "Le deuxième amendement (de la Constitution) sur le droit de détenir des armes est un droit fondamental, et toute action législative doit prendre en compte cet état de fait", a déclaré le sénateur républicain Chuck Grassley. "Ce soir, le Sénat a tourné le dos aux victimes d'Orlando et de San Bernardino, de Newtown et de Chicago", a déploré le démocrate Dick Durbin. "Pourquoi ? Parce que trop de sénateurs n'ont pas les tripes de dire non à la NRA". La National Rifle Association est le lobby des armes.

Antécédents criminels. Les deux propositions démocrates visaient, d'une part, à interdire aux personnes figurant sur les listes de surveillance terroriste d'acheter des armes à feu, et d'autre part à généraliser à toutes les ventes, notamment dans les salons spécialisés, les vérifications d'antécédents criminels et psychiatriques avant toute transaction.

Déjà après San Bernardino. Considérant que s'armer est un droit constitutionnel, les républicains refusent que le FBI puisse, sur simple décision administrative, empêcher un individu d'acheter une arme. Ils ont proposé une mesure qui retarderait donc la vente de 72 heures pour les suspects terroristes, le temps qu'un juge approuve l'interdiction. L'autre proposition républicaine consistait à réformer à la marge le système de vérifications d'antécédents. Les démocrates ont jugé ces mesures trop modestes et ont réussi à les couler, car tout texte nécessite une majorité qualifiée de 60 voix sur 100. Les sénateurs américains avaient déjà voté sur des mesures similaires après l'attentat de San Bernardino en décembre dernier, sans succès.