La médiatrice de l'UE demande à la Commission de réexaminer le cas Barroso

José Manuel Barroso a été président de la Commission européenne entre 2004 et 2014. © Ben Hider / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à

José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne, a rejoint la banque Goldman Sachs. Il est soupçonné de partialité, voire de lobbying à Bruxelles.

La médiatrice de l'Union européenne a demandé jeudi au comité d'éthique de la Commission de réexaminer "la question de l'activité professionnelle" de son ancien président José Manuel Barroso, aujourd'hui employé par la banque Goldman Sachs et soupçonné de lobbying à Bruxelles. Emily O'Reilly formule cette recommandation "étant donné que l'évaluation initiale du comité d'éthique se basait sur l'engagement de José Manuel Barroso à ne pas faire de lobbying auprès de la Commission" et que cette promesse a été remise en question "par une réunion qui s'est tenue entre José Manuel Barroso et un vice-président de la Commission", explique-t-elle.

"Nous n'avons jamais dit que José Manuel Barroso ne pouvait pas rencontrer de commissaires." "Je n'ai pas fait de lobbying auprès de l'UE et je n'en ferai pas", s'est immédiatement défendu José Manuel Barroso dans un tweet. La rencontre évoquée par la médiatrice a eu lieu le 25 octobre 2017 dans un hôtel de Bruxelles. "Cette réunion a été enregistrée comme réunion avec la banque Goldman Sachs et a donc été considérée comme une rencontre à des fins de lobbying", même si "l'ancien président et le vice-président ont par la suite déclaré" qu'il s'agissait d'"une entrevue privée et personnelle", explique-t-elle. Cette rencontre "est en accord total avec les règles", notamment parce qu'elle "a été rendue publique", avait déjà réagi fin février le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, avant de lancer un définitif : "Ce n'est rien !" "Nous n'avons jamais dit que José Manuel Barroso ne pouvait pas rencontrer de commissaires", avait-il insisté.

Vive polémique. L'embauche en 2016 de José Manuel Barroso par la banque d'investissement américaine, après dix ans à la tête de la Commission (2004-2014), avait suscité une vive polémique, mais l'intéressé avait assuré dans une lettre à Jean-Claude Juncker qu'il n'avait "pas été engagé pour faire du lobbying" et qu'il n'en avait "pas l'intention". Saisi, le comité d'éthique de la Commission, tout en désapprouvant le choix du Portugais, avait conclu qu'il n'avait pas violé les règles en vigueur. "L'engagement de ne pas exercer de lobbying au nom de Goldman Sachs répond au devoir d'intégrité et de discrétion imposés par le traité", avait-il conclu.