La justice américaine autorise sans condition la fusion entre AT&T et Time Warner

Cette opération à 85 milliards avait été annoncée fin 2016.
Cette opération à 85 milliards avait été annoncée fin 2016. © STAN HONDA, SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
La fusion entre AT&T et Time Warner ouvre désormais la voie à la création d'un mastodonte dans le secteur médias et Internet.

Un juge fédéral américain a autorisé mardi sans condition la méga-fusion entre le groupe télécoms AT&T et le groupe de médias Time Warner, ouvrant la voie à la création d'un mastodonte dans le secteur médias et Internet, en plein bouleversement.

Une fusion jugée anti-concurrentielle par le ministère de la Justice. Le ministère américain de la Justice a été débouté de sa demande de bloquer cette opération à 85 milliards annoncée fin 2016. Le juge Richard Leon a estimé que le gouvernement américain n'avait pas été en mesure, pendant le procès, d'apporter la preuve que ce rapprochement serait néfaste pour la concurrence. Il a aussi prévenu qu'un éventuel appel de la part du gouvernement causerait des dommages irréversibles aux deux groupes.

Fusion bouclée avant le 20 juin. L'avocat de AT&T, Daniel Petrocelli, a souligné qu'après des semaines d'audience, le ministère américain n'avait pu apporter "la moindre preuve crédible" d'une potentielle menace pour les consommateurs. Il a regretté que ce recours ait fait perdre beaucoup de temps. Mais "nous sommes soulagés, tout cela est dernière nous", a-t-il déclaré à des journalistes. De son côté, David McAtee, le directeur juridique d'AT&T, a indiqué qu'il escomptait boucler la fusion d'ici le 20 juin. "Nous sommes heureux" de cette décision et "prévoyons de boucler la fusion le 20 juin au plus tard, de façon à pouvoir commencer à proposer aux consommateurs des (contenus) vidéo plus abordables, mobiles et innovants", a-t-il déclaré dans une déclaration écrite à l'AFP.

Le ministère "déçu". "Nous sommes déçus par la décision du tribunal aujourd'hui. Nous pensons toujours que le marché de la télévision payante sera moins compétitif et moins innovant" avec cette fusion, a réagi dans un communiqué Makan Delrahim, en charge des questions antitrust au ministère américain de la Justice, ajoutant qu'il allait "réfléchir aux prochaines étapes" dans ce dossier. Cette décision était d'autant plus observée qu'un blocage aurait représenté un important changement de cap dans la politique antitrust américaine car le dossier portait sur une fusion dite verticale, lorsque les deux entreprises ne sont pas des concurrentes directes, des mariages qui recevaient historiquement le feu vert des autorités.