La France partage «le traumatisme réel» des Israéliens mais juge «injustifiable» la situation à Gaza, annonce Stéphane Séjourné

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Dans un entretien, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, annonce que la France partage "le traumatisme réel" des Israéliens mais qu'elle juge "injustifiable" la situation à Gaza. "La situation humanitaire à Gaza est catastrophique aujourd'hui, et inacceptable en réalité", a-t-il souligné. 

Le chef de la diplomatie française, qui s'est rendu il y a une semaine au Proche-Orient, souligne dans le quotidien Ouest France que la France partage "le traumatisme réel" des Israéliens mais qu'elle juge "injustifiable" la situation à Gaza. "Il faut comprendre qu'après le 7 octobre, la société israélienne n'est plus la même. Durablement. Je ne l'ai pleinement mesuré qu'en étant là-bas", confie Stéphane Séjourné dans cet entretien publié samedi, estimant que "son devoir" est de comprendre que "le traumatisme des Israéliens est réel".

"Et c'est de dire aussi que la situation à Gaza est injustifiable", souligne le ministre. "La situation humanitaire à Gaza est catastrophique aujourd'hui, et inacceptable en réalité", a-t-il ajouté, alors que les Palestiniens de la bande de Gaza manquent de tout. La France exhorte depuis des semaines à un cessez-le-feu durable. Comme sa prédécesseur Catherine Colonna, Stéphane Séjourné a aussi évoqué lors de son déplacement la violence des colons en Cisjordanie, "qui n'a rien à voir avec la situation à Gaza" et qui doit cesser.

 

Paris prépare actuellement des sanctions contre les colons extrémistes 

Ouest France a par ailleurs interrogé Stéphane Séjourné sur la possibilité, comme évoqué par le ministre britannique des Affaires étrangères de reconnaître l'Etat palestinien, ce qui pourrait constituer un levier dans la discussion de la solution à deux Etats. "Il n'y a pas de tabous sur ce point", a-t-il déclaré. "Ce qui compte c'est que cet Etat voie le jour et donc que les conditions soient réunies pour cela, y compris les conditions de sécurité pour Israël", a-t-il néanmoins souligné.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas, infiltrés depuis la bande de Gaza, ont mené dans le sud d'Israël une attaque qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et emmenées de force à Gaza. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus sur place, dont 29 seraient morts. En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait plus de 28.064 morts dans le territoire palestinien, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan par le ministère de la Santé du Hamas.