La COP27, des négociations «de plus en plus en décalage avec la réalité» déplore un chercheur
La COP27 touche à sa fin, et pour certains, cela n'a pas servi à grand chose. François Gemenne, chercheur en géopolitique de l'environnement, explique à Europe 1 pourquoi les discussions évitent seulement de faire marche arrière, et non pas d'avancer, alors que le changement climatique s'accélère.
La COP27 , une réunion prétexte ? Si les discussions sont prolongées ce week-end à Charm el-Cheikh en Égypte pour tenter d'obtenir des avancées sur le financement des dégâts climatiques et la réaffirmation des ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, peu sont optimistes sur l'utilité réelle du forum. C'est le cas du Belge François Gemenne. Après deux semaines de négociations, le chercheur en géopolitique de l'environnement et membre du GIEC n'est pas très optimiste.
"Il n'y a aucune avancée majeure"
"Sur la question des énergies fossiles, sur la question des réductions d'émissions, malheureusement, il n'y a aucune avancée majeure", déplore-t-il. Pour François Gemenne, l'objectif des pays réunis en Égypte n'est d'avancer vers des pratiques plus écologiques, mais de consolider les acquis, qui ne le sont pas vraiment. "La préoccupation des négociateurs, c'est surtout d'éviter tout recul important par rapport au test de Glasgow de l'an dernier à la COP21, qui pourtant était lui-même considéré comme une demi déception."
Déçu, le chercheur pointe un vrai dissonance. "C'est toute la tragédie de ces négociations qui apparaissent de plus en plus en décalage avec la réalité. Le changement climatique avance au grand galop et les négociations, elles, sont surtout préoccupées d'éviter de faire marche arrière."
Le dernier samedi de la COP27 est quant à lui marqué par des négociations difficiles dues à l'absence d'accord sur plusieurs points contentieux, au grand dam des militants écologistes et des associations comme WWF. "Les discussions doivent s'intensifier rapidement", a estimé Manuel Pulgar-Vidal, représentant de l'association. "On ne peut pas se permettre d'avoir autant de sujets de négociation qui restent sans issue jusqu'à la prochaine COP."