Kenya : 100 personnes tuées par la police selon l'opposition, qui entend "ne pas renoncer"

Des quartiers de Nairobi, la capitale du Kenya, acquis à l'opposition, sont en proie aux violences depuis vendredi soir. © TONY KARUMBA / AFP
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avec agences

La police kényane aurait tué une centaine de personnes selon l'opposition au président réélu, qui y voit une tentative de réprimer son mouvement de contestation.

 

L'opposition kényane a averti samedi qu'elle ne renoncerait pas à obtenir la proclamation de son candidat Raila Odinga comme vainqueur de la présidentielle du Kenya, après l'annonce officielle vendredi de la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta qui a provoqué des émeutes dans des bastions de l'opposition. "Nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne renoncerons pas", a déclaré Johnson Muthama, un haut responsable de la coalition politique Nasa, lors d'une conférence de presse, décrivant la répression policière comme une tentative "de soumettre" l'opposition.

Au moins 11 morts recensés. Johnson Muthama a assuré que la police a tué de la sorte "plus de 100 Kényans innocents, dont dix enfants", sans toutefois apporter aucun élément de preuve. Selon un décompte de l'AFP et de l'agence Reuteurs, la répression des émeutes ayant éclaté vendredi soir a fait au moins 11 morts : 9 dans les bidonvilles de Nairobi et 2 dans l'ouest du pays, près de Kisumu et à Siaya.

Huit cadavres, dont sept tués par balle, ont été amenés à la morgue de Nairobi depuis vendredi soir en provenance des bidonvilles de la capitale en proie aux violences, a indiqué une source policière à l'AFP. "Les corps en provenance (des bidonvilles) de Mathare, Kibera et Kawangware sont au nombre de 8 depuis la nuit dernière et ont tous été transportés à la morgue de la ville", a précisé, sous couvert de l'anonymat, un haut responsable policier. Le corps d'une enfant tuée samedi matin à Mathare devait être encore transporté à la morgue, a-t-il précisé.

La légitimité de Kenyatta rejetée. "Uhuru Kenyatta ne dispose d'aucun mandat pour être le président du Kenya", a poursuivi Johnson Muthama. L'opposition a multiplié ces derniers jours les accusations de fraude électorale, exigé que Raila Odinga soit déclaré vainqueur, et exclu un recours en justice contre la réélection d'Uhuru Kenyatta. "Nous communiquerons au moment approprié la manière dont nous mènerons notre action", a ajouté Johnson Muthama. "Pour l'instant, nous appelons nos partisans et les Kényans à rester à l'abri du danger".