Journaliste détenu au Cameroun depuis un an : RFI "supplie" Yaoundé

Marie-Christine Saragosse, présidente de RFI.
Marie-Christine Saragosse, présidente de RFI. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
La présidente de RFI a "supplié" samedi de "mettre un terme au calvaire" d'un de ses correspondants, arrêté au Cameroun il y a un an jour pour jour et accusé de complicité avec Boko Haram.

La présidente de Radio France Internationale (RFI), Marie-Christine Saragosse, a "supplié" samedi Yaoundé de "mettre un terme au calvaire" du correspondant de la radio arrêté au Cameroun il y a un an précisément et accusé de complicité avec le groupe terroriste Boko Haram.

Interpellé il y a un an. "Je supplie les autorités camerounaises, par humanisme, mais aussi par esprit de rigueur, de mettre un terme au calvaire de notre correspondant", a déclaré Marie-Christine Saragosse sur les ondes et le site de la radio publique française très écoutée en Afrique francophone. Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa à Maroua, chef-lieu de l'extrême-nord du Cameroun, avait été interpellé le 30 juillet et transféré quinze jours plus tard à Yaoundé.

"Il a subi des tortures". "Je suis inquiète parce que - on l'a appris plus tard - il a été d'abord détenu en secret, puis il a subi des tortures", a commenté Marie-Christine Saragosse. Le journaliste est poursuivi pour "complicité d'actes de terrorisme" et "non-dénonciation d'actes de terrorisme" devant le tribunal militaire de Yaoundé.  Il lui est reproché de ne pas avoir partagé avec les autorités des informations qu'il a collectées sur certains membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui mène des attaques dans le nord du Cameroun. Le journaliste, qui risque la peine capitale, a plaidé "non coupable".

"Une détention arbitraire et abusive". "Quand on parle d'accusations de cette gravité, elles doivent être étayées", a poursuivi Marie-Christine Saragosse. "Aujourd'hui, je dis, il y a un procès le 3 août qui risque d'être encore un procès technique puisqu'au fond, il n'y a pas eu d'instruction, il n'y a pas de liste de témoins, il n'y a pas de dossier." "Commettre une erreur judiciaire, c'est s'affaiblir face aux terroristes", a-t-elle conclu, affirmant sa "solidarité" avec le Cameroun dans la lutte contre Boko Haram. Reporters Sans Frontières (RSF) a une nouvelle fois réclamé vendredi "la libération immédiate" du correspondant camerounais de RFI, dénonçant une "détention arbitraire et abusive".