Iran : Trump reste dans l'accord sur le nucléaire mais lance un ultimatum

En revanche, le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions ciblées contre 14 personnes ou entités iraniennes.
En revanche, le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions ciblées contre 14 personnes ou entités iraniennes. © SAUL LOEB / AFP
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avec agences , modifié à
Donald Trump souhaite un renforcement de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran d'ici quatre mois. Si tel n'est pas le cas, les États-Unis se retireront de l'accord de 2015, a-t-il prévenu.

Les États-Unis restent pour l'instant dans l'accord historique de 2015 sur le nucléaire iranien mais Donald Trump a lancé vendredi un ultimatum aux Européens afin qu'ils l'aident à le durcir dans les prochains mois s'ils veulent éviter un retrait pur et simple de Washington.

"C'est la dernière chance". Le président américain a confirmé la suspension des sanctions économiques contre l'Iran levées dans le cadre de cet accord conclu avec Téhéran et les autres grandes puissances (Chine, Russie, France, Allemagne et Royaume-Uni). Mais la Maison-Blanche a prévenu qu'il s'agit "de la dernière suspension qu'il va signer". "C'est la dernière chance", a lancé Donald Trump dans un communiqué, exigeant un "accord" avec les Européens pour "remédier aux terribles lacunes" du texte, dont il est un grand pourfendeur alors que tous les autres signataires le défendent mordicus car il est censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.

120 jours pour trouver une entente. "En l'absence d'un tel accord" avec les Européens, les États-Unis réimposeront les sanctions liées au nucléaire iranien, a-t-il prévenu, ce qui signerait la mort immédiate du pacte conclu il y a deux ans et demi à Vienne. "Et si à tout moment j'estime qu'un tel accord n'est pas à notre portée, je me retirerai de l'accord" de 2015 "immédiatement", a-t-il menacé. Concrètement, cela laisse 120 jours, jusqu'à la prochaine échéance de suspension des sanctions, pour trouver une entente avec les Européens sur "un accord de suivi" visant à durcir les conditions du texte initial, a expliqué un haut responsable de l'administration américaine. Et ce, sans inclure dans le processus les Iraniens, pourtant signataires de l'accord de Vienne.

Donald Trump, qui juge que le pacte de 2015, conclu par l'administration de son prédécesseur démocrate Barak Obama, n'est pas assez sévère avec Téhéran, avait refusé mi-octobre de "certifier" devant le Congrès américain que le régime iranien en respectait les termes. Mais jusqu'ici, cette "non-certification" est restée symbolique et n'a pas entraîné le retour des sanctions américaines.

Pour l'Iran, l'accord n'est pas "renégociable". Dans un message sur son compte Twitter, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, estime que le président américain ne fait que se livrer "à des tentatives désespérées de saper les fondements d'un accord multilatéral solide", et que celui-ci n'est pas "renégociable".

Sanctions contre le chef de l'Autorité judiciaire. S'il a accepté, à contre-cœur, de signer une "dernière" fois leur suspension, le président américain a aussi choisi de maintenir la pression sur le régime iranien en imposant de nouvelles sanctions ciblées non liées au programme nucléaire. Le Trésor américain a ainsi sanctionné vendredi quatorze personnes ou entités iraniennes pour des "violations des droits de l'homme" ou en lien avec le programme balistique controversé de Téhéran. Ces sanctions visent en premier lieu le chef de l'Autorité judiciaire Sadegh Amoli Larijani. Selon un autre haut responsable de l'administration Trump, sa présence sur la liste des personnes sanctionnées "aura des conséquences politiques sérieuses" car cela revient à frapper "le sommet du régime", mais les États-Unis assument ce "message fort".