Iran : il interdit à son épouse de participer à un championnat de foot

La joueuse Niloofar Ardalan à l'entraînement.
La joueuse Niloofar Ardalan à l'entraînement. © AMIR KHOLOOSI / ISNA / AFP
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BW avec AFP , modifié à
VIE DE COUPLE - Le mari de la capitaine de l'équipe d'Iran de futsal lui a interdit de participer au championnat asiatique qui se déroulera en Malaisie. Si la loi donne ce droit au mari, cet incident fait polémique dans le pays.

Elle devait porter haut les couleurs de l'équipe d'Iran au championnat asiatique de futsal. Ce ne sera finalement pas le cas. Niloofar Ardalan, capitaine de l'équipe iranienne, a été privée de compétition. Non pas à cause d'une blessure ou d'une non-sélection, mais tout simplement parce que son mari, commentateur sportif, lui a interdit de partir en voyage. Et pour cause, la loi de la République islamique interdit aux épouses de partir à l'étranger sans l'accord de leur mari.

Une loi d'exception pour les sportives ? Pas de quoi déstabiliser la joueuse de futsal qui a immédiatement alerté l'opinion publique : "Il ne m'a pas donné mon passeport pour participer à la compétition", a-t-elle expliqué à une agence de presse locale. Niloofar Ardalan a affirmé qu'en tant que "femme musulmane", elle souhaitait "porter haut le drapeau" de son pays, ajoutant: "Je n'y allais pas pour m'amuser". "Je souhaite que les autorités passent une loi pour les sportives afin que nous puissions défendre nos droits dans de telles circonstances", a-t-elle dit.

Désolée par la "récupération". Plusieurs femmes ont pris sa défense sur les réseaux sociaux. "Faire connaître cela en Iran, c'est très courageux", a ainsi écrit une internaute sur une page Facebook d'un réseau de défense des droits de la femme. Une autre, Samaneh, a accusé le mari de la sportive "d'enlever à un être humain le droit de vivre sa propre vie". Face à l'ampleur de la polémique, Niloofar Ardalan s'est ensuite déclarée "désolée que des médias anti-Révolution (islamique) aient exploité" son histoire, soulignant qu'il s'agit d'une affaire privée. "Je voulais seulement évoquer mon problème pour qu'on trouve une solution", a-t-elle affirmé à Nasim. "Ca ne regarde pas les autres". Les femmes en Iran restent victimes de discriminations et doivent porter le voile islamique. Mais elles ont le droit de vote et beaucoup vont à l'université, travaillent, conduisent ou occupent des postes gouvernementaux importants.