La tension monte en Ukraine. 2:52
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Malgré la recommandation faite par la France à ses ressortissants de quitter l'Ukraine, certains refusent. C'est notamment le cas de Grégory qui vit depuis 6 ans à Dnipro, dans la région qui jouxte celle de Donetsk. Au micro d'Europe 1, il explique pourquoi il ne compte pas faire sa valise.

Il refuse de partir. Malgré la recommandation du ministère des Affaires étrangères de quitter l'Ukraine, alors que les tensions ne semblent plus en finir de monter, Grégory ne veut pas partir. Ce Français vit depuis six ans à Dnipro, dans la région qui jouxte celle de Donetsk, et pour lui pas question de faire sa valise.

"On aimerait juste vivre tranquillement"

"Si on n'allume pas la radio, il n'y a rien du tout. Personne n'est inquiet, personne ne parle de ça. On aimerait juste vivre tranquillement", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "C'est vrai que l'on a l'impression d'être un peu sous la menace d'un père Fouettard. Mais on a l'habitude, c'est peut-être pour ça que l'on est moins inquiet." Des raisons suffisantes selon lui pour rester sur place. "Il n'est pas question que je parte, ma famille est là, je travaille ici, je vis et j'aime l'Ukraine. Donc partir au moment où ça ne va pas serait un déchirement et ça serait lamentable."

"Le pouvoir russe cherche à accumuler des billes"

Un choix que Grégory assume pleinement, malgré la hausse des tensions. Dernière provocation en date, l'explosion samedi après-midi de plusieurs obus sur la ligne de front près du ministre ukrainien de l'Intérieur. Si l'incident n'a fait aucune victime, faut-il considérer que l'escalade est inévitable ? Pour le moment, en tout cas, chacun des camps accuse l'autre de vouloir créer un prétexte à une attaque d'ampleur. "Le pouvoir russe cherche à accumuler des billes qu'il pourrait utiliser dans l'avenir", confirme au micro d'Europe 1 Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l'Université Paris Nanterre et spécialiste des sociétés post-soviétique.

"Mais la situation peut rester dans cet état-là pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Aujourd'hui, on a un nœud de tensions, de crispation, de panique de la population qui est en train d'être créée. L'embrasement n'est pas à exclure, mais il n'est pas inévitable non plus."