Visite à Hiroshima : "Obama est d'une grande cohérence", estime l'historien Denis Lacorne
Le président américain s'est rendu dans la ville ravagée par une bombe atomique américaine en 1945, il y a 71 ans.
Barack Obama s'est rendu vendredi à Hiroshima , lieu marqué par l'Histoire depuis le largage d'une bombe atomique sur la ville par les États-Unis il y a 71 ans, en 1945. La bombe "Little boy" avait alors tué 140.000 personnes .
"Barack Obama tourne la page". "C'est d'une grande cohérence de la part d'Obama, même d'une certaine élégance en politique étrangère", commente l'historien des États-Unis Denis Lacorne. "Barack Obama tourne la page. Il reconnaît Cuba , il va au Vietnam et offre des armes aux Vietnamiens, il renégocie avec l'Iran et maintenant il va à Hiroshima : c'est un tournant de la politique étrangère américaine." Le spécialiste souligne que, si le président américain ne fera pas d'excuses officielles, les Japonais n'en avaient pas faites non plus à l'égard des Américains pour les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale.
Interrogé par Jean-Michel Aphatie sur la culpabilité des Américains quant au largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, Denis Lacorne explique : "À l'époque, 85 % des Américains étaient favorables à l'utilisation de la bombe. Aujourd'hui, c'est 52-53 %, donc cela baisse". Pour justifier l'absence d'excuses officielles, Barack Obama avait souligné, sur la chaîne publique japonaise NHK : "C'est le rôle des historiens de poser des questions (...) mais je sais, étant moi-même président depuis sept ans et demi, que tout dirigeant prend des décisions très difficiles, en particulier en temps de guerre".