Harcèlement sexuel : des milliers d'employés de Google manifestent dans le monde

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À Londres aussi, une trentaine d'employés a arrêté symboliquement le travail jeudi. © TOLGA AKMEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Des milliers d'employés de Google ont arrêté symboliquement le travail jeudi dans plusieurs villes du monde pour protester contre des cas de harcèlements sexuels couverts par le géant du web. 

Des milliers d'employés de Google ont observé jeudi un arrêt de travail symbolique dans plusieurs villes aux quatre coins du globe, à commencer par Dublin où se trouve le siège européen de la firme, pour protester contre sa gestion du harcèlement sexuel au sein de l'entreprise.

Environ 500 employés se sont réunis dans l'enceinte de la compagnie au cœur de la capitale irlandaise, choisie par Google pour implanter son centre européen en raison de son régime fiscal clément. Ils ont observé un arrêt de travail symbolique d'une demi-heure. Kate, l'organisatrice, qui n'a pas souhaité préciser son nom de famille, a expliqué au mégaphone que le rassemblement était "en solidarité avec toutes les victimes de harcèlement sexuel ou de mauvais traitement sur notre lieu de travail".

"Il est temps de revoir ce qui était considéré comme normal". À Londres, une trentaine d'employés ont manifesté devant le bâtiment abritant les bureaux de la firme, la plupart des autres salariés manifestant dans l'enceinte des locaux. "Nous protestons pour soutenir nos collègues qui ont été victimes de harcèlement et pour réclamer que les auteurs ne soient pas protégés ou récompensés", a déclaré Sam Dutton, un développeur. "Nous sommes ici pour dire ce que nous pensons des structures de pouvoir en place, et pour faire comprendre aux dirigeants actuels que les choses changent et qu'il est temps de revoir ce qui était considéré comme normal", a renchéri sa collègue Anna. À Singapour aussi, des douzaines d'employés se sont réunis à l'intérieur des bureaux, postant sur Twitter une photo de groupe intitulée "Débrayage de Google pour un vrai changement".

Arrêt de travail au siège mondial de la firme. Des milliers de salariés du siège mondial de Google en Californie ont manifesté à leur tour jeudi. À Mountain View, des images diffusées par des salariés sur Twitter et par des télévisons locales montraient des milliers de salariés - surnommés "Googlers" - rassemblés entre les nombreux bâtiments du campus, le "Googleplex", en pleine Silicon Valley. Non loin de là, à San Bruno, ce sont des employés de la plate-forme vidéo YouTube, propriété du géant, qui ont eux aussi cessé le travail pour se rassembler par centaines devant leurs locaux. Les salariés organisateurs du mouvement avaient appelé les quelque 90.000 employés de Google dans le monde à sortir de leurs bureaux à 11 heures du matin, dans leur fuseau horaire respectif, suite à des révélations de presse.

Harcèlements sexuels par de hauts responsables. Le New York Times avait publié la semaine dernière une longue enquête affirmant que Google avait ces dernières années couvert des cas de harcèlements sexuels impliquant certains hauts responsables, remerciés avec de juteuses indemnités. L'enquête a suscité la colère d'employés du groupe et le patron de Google Sundar Pichai a écrit un mail aux salariés, indiquant sans donner de noms que le groupe avait renvoyé 48 salariés, dont treize hauts responsables, pour harcèlement sexuel au cours des deux dernières années mais sans indemnités. Il a assuré que le groupe avait changé ces dernières années et ne tolérait plus aucun comportement déplacé.