Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 337e jour de l'invasion russe

Vladimir Poutine
Vladimir Poutine a accusé ce vendredi "les néonazis en Ukraine" de commettre des crimes contre les civils. © Mikhail Klimentyev / Sputnik / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 337e jour de la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine accuse les Ukrainiens de crimes néonazis lors de la journée des victimes de l'Holocauste. De son côté, le père de Novak Djokovic, au centre d'une polémique liée à des supporters pro-russes à l'Open d'Australie, a annoncé ne pas assister à la demi-finale de son fils.
L'ESSENTIEL

Vladimir Poutine a accusé ce vendredi "les néonazis en Ukraine" de commettre des crimes contre les civils, à l'occasion de la journée internationale des victimes de l'Holocauste, une rhétorique que le président russe utilise régulièrement pour justifier son offensive militaire. "Oublier les leçons de l'Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique (et) les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine", a dénoncé Vladimir Poutine dans un communiqué. "C'est contre ce mal que nos soldats se battent courageusement" en Ukraine, a-t-il ajouté.

Les principales informations à retenir :

  • Poutine accuse "les néonazis en Ukraine" de commettre des crimes contre les civils
  • Sous pression par l'Ukraine, le père de Novak Djokovic n'assistera pas à la demi-finale de son fils
  • Moscou demande à l'ambassadeur letton de quitter la Russie "dans les deux semaines"
  • Zelensky dénonce l'"hypocrisie" du CIO et invite son chef à Bakhmout, sur le front

Zelensky dénonce l'"hypocrisie" du CIO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé vendredi l'"hypocrisie" du Comité international olympique (COI) et invité son chef, Thomas Bach, à visiter Bakhmout, l'un des points les plus chauds de la guerre avec la Russie. "J'invite M. Bach à Bakhmout pour qu'il voie de ses propres yeux que la neutralité n'existe pas", a lancé Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne en promettant d'œuvrer pour "nettoyer l'hypocrisie de la direction des structures olympiques internationales".

"Il est évident que tout drapeau neutre des sportifs russes est taché de sang", a-t-il poursuivi alors que l'Ukraine est confrontée depuis février 2022 à l'invasion russe qui a mis ce pays à feu et à sang. Malgré des appels répétés de l'Ukraine à bannir les sportifs russes et bélarusses des JO 2024 prévus à Paris, le CIO a déclaré mercredi "étudier" la possibilité de les autoriser à participer sous bannière neutre.

Moscou demande à l'ambassadeur letton de quitter la Russie "dans les deux semaines"

Moscou a demandé vendredi à l'ambassadeur letton de quitter la Russie "dans les deux semaines", quatre jours après que Riga a ordonné à son homologue russe en poste en Lettonie de quitter le pays, sur fond d'extrêmes tensions diplomatiques liées à l'Ukraine.

"L'ambassadeur de Lettonie, (Maris) Riekstins, a reçu l'ordre de quitter la Fédération de Russie dans les deux semaines", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, déplorant "la totale russophobie" de Riga à qui "incombe l'entière responsabilité de la situation actuelle".

Poutine a à maintes reprises dénoncé "le génocide" des populations russophones

Pour justifier l'intervention russe, Vladimir Poutine a à maintes reprises dénoncé "le génocide" selon lui des populations russophones de l'Est ukrainien et qualifié le régime de Volodymyr Zelensky de "néonazi". "Toute tentative de révision de la contribution de notre pays à la Grande Victoire (lors de la Deuxième Guerre mondiale, ndlr) revient en réalité à justifier les crimes du nazisme, ouvre la voie à la renaissance de son idéologie meurtrière", a martelé le président russe dans ce communiqué publié par le Kremlin.

Vladimir Poutine a également pleuré "les millions de morts innocents - Juifs, représentants d'autres nationalités - qui ont été abattus, torturés, qui sont morts de faim et de maladie" lors du Holocauste. Fait exceptionnel cette année, en raison du conflit avec l'Ukraine selon Varsovie, les représentants de la Russie n'ont pas été invités aux célébrations du 78e anniversaire de la libération du camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne. Jusqu'à présent, la Russie avait toujours participé aux cérémonies qui se tiennent chaque année le 27 janvier.

Le père de Novak Djokovic n'assistera pas à la demi-finale de son fils

Srdjan Djokovic, au centre d'une polémique à l'Open d'Australie liée à des supporters pro-russes, a annoncé qu'il renonçait à assister à la demi-finale de son fils Novak, vendredi à Melbourne, pour ne pas attiser les tensions. "Je suis là uniquement pour soutenir mon fils", a-t-il écrit dans un communiqué dont l'AFP s'est procuré une copie, en réaction à la controverse des dernières 24 heures. "Je n'avais pas l'intention de faire les gros titres ni de causer de perturbations (…). Pour qu'il n'y ait pas de perturbation durant la demi-finale pour mon fils ni pour son adversaire, j'ai choisi de regarder le match de la maison", a finalement tranché le père de la superstar serbe.

Auparavant, l'ambassadeur ukrainien en Australie, Vasyl Myroshnychenko, avait appelé Novak Djokovic, qui affrontait vendredi l'Américain Tommy Paul en demi-finale du tournoi, à s'excuser personnellement et à clarifier sa position sur l'invasion russe de l'Ukraine. "Il est important que Novak aborde cette situation", a-t-il souligné. "Il devrait s'excuser pour ce qui s'est passé et condamner l'invasion russe en Ukraine". Jeudi, une vidéo publiée sur un compte YouTube australien pro-russe avait montré Srdjan Djokovic posant à l'extérieur du stade en compagnie d'un homme tenant un drapeau russe avec le visage du président Vladimir Poutine. La vidéo était légendée : "Le père de Novak Djokovic fait une déclaration politique audacieuse".

Des journalistes sportifs serbes ont confirmé qu'il s'agissait bien de Djokovic père. Un autre homme a été photographié par l'AFP à l'intérieur du stade pendant un match de Djokovic avec un T-shirt portant le symbole russe pro-guerre "Z". Selon l'ambassadeur ukrainien, cette nouvelle controverse extra-sportive est susceptible d'éclipser les performances de Djokovic à l'Open d'Australie, un an après son expulsion du pays pour être entré dans le pays sans être vacciné contre le Covid-19. "Lors du dernier Open, on n'a parlé que de Djokovic", a déclaré le diplomate ukrainien. "Maintenant on ne parle que de drapeaux russes et de Djokovic aussi".

L'ancien joueur ukrainien Alex Dolgopolov, qui combat actuellement avec l'armée de son pays, a qualifié sur Twitter le comportement de Djokovic père d'"absolument dégoûtant". L'Ukrainienne Marta Kostyuk, battue en demi-finale de l'Open d'Australie, a jugé le comportement de Srdjan Djokovic "très choquant". "Je ne sais pas, je ne comprends pas, cela fait vraiment mal et je ne comprends pas comment cela peut être possible".