Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 394e jour de l'invasion russe

La guerre fait rage depuis 394 jours.
La guerre fait rage depuis 394 jours. © Ignacio Marin / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP , modifié à
Au 394ème jour de la guerre en Ukraine, la Russie continue d'attaquer dans la région du Donetsk, on l'où déplore quatre victimes. Au Danemark, un objet cylindrique qualifié de "suspect" par Poutine a été détecté sous la mer Baltique. Enfin, Zelensky a demandé une aide militaire à l'Europe afin de "protéger les Ukrainiens de la terreur".
L'ESSENTIEL

Le conflit se poursuit en Ukraine. Le pays a annoncé ce jeudi plusieurs victimes dans la région du Donetsk, envahie par les opposants russes. L'Union européenne va mener une opération pour retrouver les enfants enlevés en Ukraine par la Russie - 16.000 enfants auraient été déportés. Ursulan von der Leyen a estimé que cela justifiait les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale" le 17 mars contre le président russe Vladimir Poutine.

Pendant ce temps-là, Volodymyr Zelensky demande à ses alliés européens de lui livrer rapidement des armes. Il a rappelé la nécessité de lui fournir des missiles à longue portée et des avions de combat modernes pour remporter le combat contre l'ennemi, plus d'un an après le début de la guerre.

Les principales informations :

  • Le Danemark a alerté le consortium Nord Stream sur la présence d'un objet suspect.
  • Dans le Donetsk, des frappes russes ont fait plusieurs morts.
  • L'UE va tenir une conférence sur les enfants enlevés par la Russie.
  • Le président ukrainien a demandé à l'Europe une aide militaire.

L'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

L'ONU a accusé vendredi les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous sommes profondément préoccupés par l'exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes" ainsi que par celle de "15 prisonniers de guerre ukrainiens", a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine.

Selon Matilda Bogner, l'ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, "souvent" perpétrées "immédiatement après la capture sur le champ de bataille". L'ONU est au courant de cinq enquêtes menées par Kiev et qui impliquent 22 victimes, mais "nous n'avons connaissance d'aucune poursuite à l'encontre des auteurs" de ces crimes, a-t-elle ajouté.

Macron en Chine pour travailler avec Xi "dans le sens d'un retour de la paix", selon l'Elysée

Le président français Emmanuel Macron profitera de sa "visite d'Etat" en Chine du 5 au 8 avril pour "travailler" avec son homologue chinois Xi Jinping "dans le sens d'un retour de la paix" en Ukraine, a déclaré vendredi l'Elysée. Le voyage du chef de l'Etat le conduira à Pékin mais aussi à Canton, a annoncé la présidence française, assurant qu'Emmanuel Macron était "attaché au maintien d'un dialogue constant et exigeant avec la Chine".

Ce déplacement début avril avait été annoncé fin février par le président, mais les dates et les villes concernées n'avaient pas encore été dévoilées. "Les présidents français et chinois auront des échanges approfondis sur la guerre en Ukraine pour travailler dans le sens d'un retour de la paix et ce dans le respect du droit international, en particulier la souveraineté de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a expliqué l'Elysée.

Leroy Merlin compte céder la totalité de ses magasins en Russie

Le français Leroy Merlin, géant de la vente de matériel de bricolage et l'un des principaux employeurs étrangers en Russie, a annoncé vendredi vouloir céder la totalité de ses magasins dans ce pays à un "management local", plus d'un an après le début du conflit en Ukraine. Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, a indiqué "son intention de céder le contrôle" de la société, implantée depuis 18 ans en Russie, son deuxième marché après la France.

Cette opération "doit permettre de préserver les emplois des 45.000 collaborateurs et de pérenniser l'activité de l'entreprise", fait valoir dans un communiqué le groupe français, détenu par la famille Mulliez. L'opération sera soumise à l'approbation des autorités compétentes en Russie, précise le communiqué, qui cite "un travail entamé depuis plusieurs mois dans le respect des réglementations applicables". 

Plusieurs enseignes détenues par la famille Mulliez restaient très implantées en Russie, en dépit de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes. Les 113 magasins de Leroy Merlin dans ce pays représentent entre 18 à 20% du chiffre d'affaire total de la société. Adeo avait expliqué l'an dernier qu'elle maintenait son activité en Russie mais qu'elle suspendait tout nouvel investissement, évoquant alors le risque d'une "expropriation" en cas de retrait, une menace agitée par les autorités russes.

Le Conseil de l'Europe salue les progrès de l'Ukraine contre la corruption

Le Conseil de l'Europe a salué vendredi les progrès accomplis en matière de prévention de la corruption des parlementaires, des juges et des procureurs en Ukraine, en pleine invasion russe. Dans un rapport publié vendredi, le Groupe d'Etats contre la corruption (GRECO) du Conseil de l'Europe se félicite que le pays ait "mis en œuvre de manière satisfaisante ou traité de manière satisfaisante 15 des 31 recommandations" qui lui avaient été adressées, "même s'il reste encore du travail à faire".

"Le GRECO tient à reconnaître le profond attachement de l'Ukraine à l'action qu’il mène, à un moment extrêmement difficile pour cet État membre, plongé dans une guerre d'agression déclarée par la Fédération de Russie", indique un communiqué du Conseil de l'Europe. 

"Cette période de conflits a obligé le pays à adopter la loi martiale, à déclarer l'état d'urgence et à ajuster ses priorités. Dans un tel contexte, il est remarquable que l'Ukraine ait néanmoins poursuivi ses travaux de mise en œuvre des recommandations du GRECO", poursuit le Conseil de l'Europe. 

Nouveau bilan dans le Donetsk

Trois personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, et une quatrième est morte dans une autre attaque dans le sud du pays, selon un nouveau bilan officiel revu à la baisse. 

"Les corps de trois femmes ont été sortis des débris" d'un bâtiment endommagé à Kostiantynivka, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, a indiqué le service d'Etat pour les Situations d'urgence sur Telegram. Les secours ont ainsi revu à la baisse leur bilan précédent faisant état de trois femmes et deux hommes tués dans cette attaque qui a touché dans la nuit de jeudi à vendredi un bâtiment abritant un centre d'accueil humanitaire dans cette ville.

Bilan de cinq victimes dans le Donetsk

Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a annoncé vendredi le service d'Etat pour les Situations d'urgence. "Trois femmes et deux hommes sont morts" dans la frappe d'un missile russe qui a touché un bâtiment d'un étage accueillant un centre d'accueil humanitaire dans cette localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, ont indiqué les secours sur Telegram. 

Le Danemark va remonter un objet qualifié de suspect par Poutine

Le Danemark a invité le consortium Nord Stream à participer à la récupération sous la mer Baltique d'un objet cylindrique repéré près du gazoduc saboté Nord Stream 2, qualifié de suspect par le président russe Vladimir Poutine. "L'Agence de l'énergie a proposé à la société propriétaire, Nord Stream 2, de participer à l'opération de récupération", a-t-elle indiqué dans un communiqué jeudi soir, six mois après la spectaculaire opération de sabotage contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2.

La date de l'opération n'est pas encore connue, tout comme la réponse de l'opérateur, dont le russe Gazprom est l'actionnaire majoritaire. L'objet, qui n'a pas été identifié mais ne constitue pas de risque à la sécurité selon l'agence, doit être remonté avec l'aide de la Défense danoise. L'agence a diffusé une photo de l'objet, qui fait selon elle 40 cm de haut et 10 cm de diamètre. "Il est possible que l'objet soit une bouée fumigène maritime. Cela fera l'objet d'examens complémentaires", écrit l'agence.

Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

L'UE va organiser en partenariat avec Varsovie et Kiev une conférence afin d'aider à la localisation des enfants enlevés en Ukraine par la Russie et à leur retour dans leur pays, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"C'est un rappel horrible des périodes les plus sombres de notre histoire, les déportations d'enfants qui se passent là-bas. C'est un crime de guerre", a déclaré la responsable allemande à l'issue d'un sommet à Bruxelles. "Nous savons que 16.200 enfants ont été déportés, seulement 300 sont revenus depuis", a-t-elle poursuivi lors d'une conférence de presse.

Elle a ajouté que "ces actions criminelles justifient complètement les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale" le 17 mars contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant Maria Lvova-Belova pour "déportation illégale" d'enfants ukrainiens lors de l'invasion russe.

Zelensky demande aux Européens des missiles et des avions de combat

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié jeudi les Européens pour leur aide militaire mais averti que les préventions sur la fourniture de missiles à longue portée et d'avions de combat risquaient de prolonger la guerre. De retour de la région de Kherson, près du front sud, le président a appelé, via visioconférence depuis un train, les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles.

La connexion a été interrompue à une reprise, mais le président ukrainien a pu passer son message, a indiqué un responsable européen. Il a mis en garde contre le refus de fournir à ses forces des missiles à longue portée et des avions de combat modernes. "Nous ne pouvons pas retarder le transfert à nos soldats des armes qui peuvent protéger les Ukrainiens de la terreur. Il s'agit tout d'abord des armes à longue portée", a déclaré Volodymyr Zelensky, selon une vidéo diffusée sur son compte Telegram. "Nous avons besoin d'avions plus modernes" que les MiG déjà envoyés à Kiev, a-t-il ajouté.