Sainte Sophie Istanbul 1:36
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Rémy Trieau (à Istanbul), édité par Solène Leroux , modifié à
Après l'invasion russe en Ukraine, la Turquie accueille des milliers de Russes. Des opposants, des artistes, des intellectuels qui fuient la répression politique et les sanctions économiques. Pour beaucoup, c'est à Istanbul que débute cet exil. Europe 1 est allée à leur rencontre.
REPORTAGE

Alors que Volodymyr Zelensky se dit prêt à négocier directement avec Vladimir Poutine, la Turquie, voisine via la mer Noire, affirme que les pourparlers entre Ukrainiens et Russes progressent. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Ankara joue les médiateurs. Un pays qui accueille aussi des milliers de Russes. Des opposants, des artistes, des intellectuels qui fuient la répression politique et les sanctions économiques. Porte d'entrée du pays, c'est à Istanbul que débute pour beaucoup cet exil. De chambre d'hôtel en auberge de jeunesse, Paulina tente de retrouver ses esprits à Istanbul. 

Depuis deux semaines, cette scénariste et metteuse en scène russe de 31 ans est en exil. Elle a écouté les conseils insistants de ses amis : "Ils m'ont dit comme si j'étais une enfant : 'Tu quittes la Russie, tu dois partir tout de suite'", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.

Pays accessible sans visa

À Moscou, cette activiste collait des affiches contre la guerre sur des bâtiments publics et des banques, jusqu'à ce qu'on lui fasse comprendre qu'elle risquait de se faire arrêter. "J'ai reçu des menaces sur les réseaux sociaux, puis par téléphone", détaille Paulina. Elle fait désormais partie d'un réseau de Russes récemment arrivés sur les rives du Bosphore. La Turquie leur est accessible sans visa, et les liaisons aériennes ne sont pas coupées.

Comme Paulina, Constantin a trouvé refuge à Istanbul. Ce cadre dans une multinationale a quitté la Russie dans un avion plein d'exilés. "Il y avait tellement de professionnels qui fuyaient le pays. Tout le monde avait l'air de se demander : 'Mais qu'est-ce qui est en train de se passer ?'", se souvient-il. Ni Constantin, ni Paulina n'envisagent de rentrer un jour en Russie.