Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron a consulté les ex-présidents Hollande et Sarkozy

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Emmanuel Macron consultait aujourd'hui les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy. (Illustration) © THIBAULT CAMUS / AFP
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Jacques Serais, édité par Solène Leroux avec AFP , modifié à
Suite à l'invasion russe en Ukraine, l'actuel locataire de l'Élysée s'est entretenu longuement ce matin avec ses deux prédécesseurs : François Hollande et Nicolas Sarkozy. Les deux anciens présidents ont mis en avant leurs expériences respectives avec Vladimir Poutine : l'annexion de la Crimée en 2014 et la crise en Géorgie en 2008.

Emmanuel Macron consultait aujourd'hui les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy. François Hollande a été reçu ce matin, il a pris la parole à la sortie. L'ancien président s'est entretenu durant près d'une heure avec Emmanuel Macron. François Hollande qui, durant son mandat, avait notamment dû faire face à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. "J'ai passé des jours, des nuits, même avec Vladimir Poutine", a-t-il expliqué pour souligner son expérience passée avec le maître du Kremlin. Il a donc fait part de son ressenti, de sa vision, jusqu'à presque donner des conseils à Emmanuel Macron.

"Face à cette menace, face à cet objectif que poursuit Vladimir Poutine, il faut que l'Europe, la France et l'Alliance atlantique soient à la hauteur et d'abord d'élever le niveau des sanctions", a-t-il déclaré sur le perron de l'Élysée. "C'est ce que j'ai dit au président Macron. Ce que l'Europe doit faire, c'est de se faire respecter", a-t-il asséné. François Hollande qui, dans l'enceinte du palais, a très certainement croisé Nicolas Sarkozy reçu juste après Emmanuel Macron. 

"La seule voie possible est la diplomatie"

Face à l'invasion russe en Ukraine, "la seule voie possible est la diplomatie, car l'alternative à la diplomatie, c'est la guerre totale", a déclaré à son tour l'ex-président Nicolas Sarkozy, en soutenant la stratégie de dialogue d'Emmanuel Macron qui l'a reçu une heure à l'Élysée. "La voie du dialogue, de la diplomatie est difficile, souvent décevante, mais il n'y a pas d'alternative. Il faut donc continuer dans cette voie. Et si la France ne le fait pas, personne ne le fera", a ajouté l'ancien président.

"C'est la raison pour laquelle j'ai approuvé la démarche du président Macron quand il est allé à Moscou", a-t-il expliqué, lui qui avait également privilégié la négociation avec Moscou lors de la crise en Géorgie en 2008. Nicolas Sarkozy a aussi souhaité que la France propose la création de "nouvelles institutions multilatérales". "Aujourd'hui, plus rien ne marche. L'Otan, ça fonctionne pas. Le G7, ça fonctionne pas. Le G20, dont j'ai voulu la création, ça ne fonctionne pas. Et même l'ONU, qui oscille entre apathie et immobilisme", a-t-il lancé.

"Nous sommes en 2022, il est temps d'inventer les institutions qui permettront le multilatéralisme du XXIe siècle. Or nous vivons avec les institutions qui sont celles du XXe siècle. C'est à la France de proposer de grandes initiatives. De toute crise peut sortir le pire, mais parfois le meilleur", a-t-il conclu.